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Deux médicaments antidiabétiques, l'Actos et le Competact, pourraient voir leur vente suspendue

C'est en tout cas ce qu'a demandé le député PS Gérard Bapt, président de la mission parlementaire sur le Mediator.Ces deux médicaments du laboratoire japonais Takeda contiennent de la pioglitazone "cancérigène" mais les experts de l'Afssaps, l'agence du médicament, sont divisés sur ce sujet.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Le Competact du laboratoire japonais Takeda est l'un des deux médicaments qui suscitent débat (DR)

C'est en tout cas ce qu'a demandé le député PS Gérard Bapt, président de la mission parlementaire sur le Mediator.

Ces deux médicaments du laboratoire japonais Takeda contiennent de la pioglitazone "cancérigène" mais les experts de l'Afssaps, l'agence du médicament, sont divisés sur ce sujet.

La pioglitazone est accusée de favoriser la survenue de cancers de la vessie. 15 cas en lien avec cette substance ont été notifiés en France à l'Afssaps, indique cette dernière.

L'Afssaps a lancé le 19 avril une "mise en garde" à tous les médecins et pharmaciens à ce sujet en attendant les résultats d'études appronfondies.

Suspension en débat
Les avis des experts de l'Affsaps divergent sur la question d'une suspension immédiate ou non, comme en attestent .

La Commission nationale de pharmacovigilance de l'agence s'était prononcée pour la suspension de ces deux médicaments. Mais le 7 avril dernier, la Commission d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) s'est prononcée "à une large majorité" pour le maintien de leur commercialisation, s'insurge le Dr Bapt.

Médicaments "sans bénéfice" pour le traité
"Vous remplacez le mot Mediator par Actos et vous avez les mêmes interlocuteurs qui vous disent les mêmes choses", a-t-il dit à l'AFP. C'est pour lui "un remake" du Mediator où l'intérêt du patient ne prévaut pas alors qu'il s'agit aussi d'un "produit sans bénéfice avéré pour le diabétique".

Il a été décidé d'attendre le résultat d'une étude de l'Assurance maladie (CNAM) ainsi qu'un examen européen, avant de se prononcer sur l'éventuel retrait de cette molécule, pourtant reconnue comme cancérigène" ajoute-t-il.

"Risque inacceptable"
"Le cancer de la vessie étant susceptible de se développer en 3 mois, qui portera la responsabilité des cas qui seront détectés dans les prochains mois", lance le député.

Le professeur Christian Riché, pharmacologue, présent lors des débats du 7 avril, a expliqué à l'AFP que ce risque de cancer de la vessie était "inacceptable".

Pour le professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue, "il ne suffit pas qu'un médicament fasse baisser la glycémie (taux de sucre dans le sang) pour être qualifié d'antidiabétique . Il faut aussi qu'il réduise la mortalité et la morbidité (infarctus, AVC etc) chez les patients traités".

Or justement l'"absence de bénéfice" pour les diabétiques d'Actos et de Competact a été souligné par la commission de pharmacovigilance, qui s'est, en conséquence et au vu des risques, prononcée en faveur de la suspension de leur utilisation.

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