Déserts médicaux : un maire interdit à ses habitants de mourir chez eux
C'est le coup de colère d'un maire pour dénoncer les déserts médicaux. Sa méthode est radicale. Par un arrêté il vient d'interdire aux habitants de sa commune de l'Oise de mourir chez eux.
C'est un brin radical. Désormais les 4251 habitants de Laigneville (Oise) ont interdiction de décéder à leur domicile. C'est la mort d'un habitant, mercredi 17 mai, qui a poussé le maire à cette extrémité. Pendant six heures aucun médecin n'a pu venir constater le décès. "Toute la matinée, ça a été un jeu de ping-pong entre le SAMU, l'ARS et nous-mêmes pour savoir qui allait faire quoi", explique Christophe Dietrich, le maire de la commune. Désormais le commun des mortels peut passer l'arme à gauche, mais ailleurs. Le problème n'est pas tant le nombre excessif de décès, mais la pénurie de médecins. "Ce qu'il s'est passé avec les défunts préfigure ce qu'il va se passer avec les vivants dans quelques mois. À Laigneville j'ai plus que deux médecins et ils partent à la retraite à la fin de l'année sans être remplacés", continue Christophe Dietrich.
Un médecin pour 24 000 habitants
Laigneville sera donc bientôt un désert médical et cela risque même de s'aggraver. À dix kilomètres à la ronde il n'y aura dans trois ans plus qu'un docteur pour 24 000 habitants. Malgré une prime d'installation de 50 000 euros, personne n'est intéressé, d'où la méthode forte du maire. Déjà, il y a deux ans pour lutter contre les décharges sauvages, il renvoyait les ordures à leur propriétaire. Aujourd'hui, on tachera, si possible, de ne pas mélanger les deux interdictions municipales, ne pas polluer les champs ni mourir dans sa chambre.
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