Des parents demandent l'arrêt des soins sur leur bébé prématuré
Le 31 août, Mélanie est enceinte depuis seulement cinq mois et demi. Et pourtant, dans la nuit elle accouche de Titouan, à l'hôpital de Saintes en Charente-Maritime. Titouan est ce qu'on appelle un "grand prématuré" : à l'origine il était prévu pour... le 18 décembre.
Depuis, le CHU a pris le relais, lui prodiguant des soins constants. Le nourrisson est sous respirateur artificiel et sous perfusion. Il fait à peine 900 grammes mais surtout, il a fait une hémorragie interne. Il y aura des séquelles. Mais impossible pour les médecins pour l'instant de prédire le degré de son handicap. La décision de stopper les soins ? Mélanie et son compagnon y ont bien réfléchi.
"L'un des problèmes les plus compliqués sur le plan de l'éthique "
Cette situation douloureuse pour les parents est donc également très compliquée pour le monde médical. Sur France Info, le généticien Axel Kahn, ancien membre du comité éthique et cancer, est revenu sur les problèmes que cela pose. Pour lui, "c'est une question éthique avant d'être une question de déontologie. Il ne faut pas se lancer dans l’acharnement thérapeutique : des soins qui persistent et qui ont perdu leur justification ".
De toute façon, précise-t-il dans le cadre de ce dossier, "il faut qu'il y ait un dialogue entre l'équipe soignante, les réanimateurs et les parents ". "Les parents peuvent avoir un sentiment, mais les médecins qui ont décidé de donner toute sa chance à la vie vont naturellement prendre compte la nature des séquelles que pourrait avoir l’enfant avant d’arrêter les soins ", affirme le généticien. Pour lui, "le problème des grands prématurés est l'un des plus compliqués sur le plan de l'éthique ".
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