Venins : une banque de données pour trouver des médicaments
Au terme de quatre ans de travail, cette base de données unique deviendra accessible aux chercheurs sur Internet fin octobre, a indiqué ce 16 octobre Frédéric Ducancel (Institut des maladies émergentes et des thérapies innovantes (CEA-IMETI) à Saclay), membre du consortium Venomics.
Cette base mettra à disposition des scientifiques plus de 25.000 séquences génétiques de toxines, provenant d'échantillons de 203 espèces animales, allant de quelques grammes (comme la majorité des araignées) à plusieurs kilos comme le serpent mamba. Selon Frédéric Ducancel, 4.000 toxines (fragments de protéines, ou peptides) ont déjà pu être produites in vitro à partir des venins étudiés. Ces toxines, qui font désormais l'objet de recherches, sont stockées au CEA à Saclay.
La moitié des venins n'a ''rien de connu''
"Cet inventaire a révélé que la moitié de ce qui a été identifié dans les venins étudiés ne correspondait à rien de ce qui était connu, au plan génétique et biologique", a expliqué Frédéric Ducancel.
Dans l'histoire de la pharmacologie, il y a déjà des exemples de médicaments issus de la recherche sur les venins comme l'antidiabétique Byetta® (dont le principe actif est l'exénatide, présent dans la salive du monstre de Gila, un lézard venimeux) ou l'anti-douleur Prialt® (ziconotide, dérivé du venin d'un escargot).
Les technologies modernes (telles que la génomique, le séquençage de l’ADN à grande échelle, l'étude des protéines) ont permis d'accélérer la recherche de molécules candidates à devenir de futurs médicaments dans le domaine de l'obésité, du diabète, des allergies, de l'immunologie, des maladies cardiovasculaires, voire du cancer. Une trentaine ont déjà été repérées.
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