Un GPS pour mieux diagnostiquer et traiter le cancer du poumon
A la suite d’un scanner, les médecins suspectent chez un patient de 56 ans la présence d’une tumeur au poumon. Pour confirmer ce diagnostic, ils vont utiliser le système de la navigation intrabronchique électromagnétique. Le Pr Jalal Assouad, chirurgien thoracique, dispose d’un ordinateur avec un logiciel spécifique. "On va rentrer le scanner du patient et donc on va définir l’image suspecte et normale comme étant la cible pour l’ordinateur. Il va nous aider à trouver le chemin le plus court, le plus logique pour accéder à l’image", explique-t-il.
Une sonde GPS au plus profond des poumons
Durant l'intervention, une sonde GPS d’un diamètre de 2 millimètres est introduite au plus profond des poumons. Elle émet alors un signal, capté en temps réel par trois électrodes placées sur le torse du patient, qui forment un champ électromagnétique. Dans un premier temps, la sonde, insérée via la trachée, va permettre de visualiser l'anatomie réelle des poumons afin de la comparer à la représentation 3D.
La difficulté est alors pour l'opératrice de réaliser le repérage complet du poumon et d'atteindre la cible située dans une zone très isolée. Devant l’écran, le Dr Juliette Camuset, chirurgien thoracique, détaille la procédure : "après avoir terminé la procédure de repérage, on laisse en place un cathéter vide dans la zone cible. On retire la sonde GPS. On va alors venir glisser des instruments pour des prélèvements."
Un diagnostic plus précis et plus rapide
Plusieurs ponctions sont ainsi réalisées. Une partie est immédiatement analysée. En quelques minutes, un premier diagnostic est réalisé. Ce qui aurait été impossible sans cette nouvelle technologie. Une endoscopie classique est en effet inefficace dans cette zone du poumon. Selon le Pr Jalal Assouad, "avant d’avoir le système de navigation, on faisait ce qu’on appelle une ponction sous scanner. On allait traverser les poumons pour accéder à la cible et ça, chez certains patients comme celui-ci qui à un poumon trop fragile, on risque de faire un pneumothorax qui peut être dangereux pour le patient."
A la fin de l’intervention, il faut réaliser un ultime scanner pour vérifier une dernière fois que la sonde est bien dans la zone ciblée et souhaitée. Si le GPS apporte donc une aide précieuse au diagnostic, il est également efficace pour traiter les tumeurs. Il permet notamment la réalisation de séances de radiothérapie très ciblées en épargnant les tissus sains.
Néanmoins, ce type d’intervention est encore rare. Cette technologie est encore très onéreuse. L'appareil coûte 150.000 euros et, à chaque intervention, il faut ajouter des frais compris entre 800 et 1.200 euros.
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