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L'Agence du médicament lance une alerte sur les implants contraceptifs

Une insertion trop profonde dans le bras peut provoquer une migration de l'implant jusqu'aux poumons. Une trentaine de cas ont été recensés en près de 20 ans.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'insertion d'un implant contraceptif dans le bras d'une patiente (photo d'illustration). (N.FALCO / DAUPHINE LIBERE MAXPPP)

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance une alerte sur les implants contraceptifs, a appris vendredi 6 décembre franceinfo auprès de l'ANSM. Plusieurs cas d'implants, qui avaient migré du bras jusqu'aux poumons de patientes, ont en effet été recensés. 

L’ANSM va envoyer une lettre aux professionnels de santé dans les prochaines semaines pour les "appeler à la vigilance sur le risque de lésions neuro-vasculaires (…) et de migration de l’implant contraceptif Nexplanon dans les vaisseaux sanguins et dans le thorax", indique un communiqué. Le courrier comprendra un mode d'emploi et des consignes très précises pour insérer ces implants.

La manière d'insérer l'implant en cause

Une première alerte avait été émise en 2016, via une lettre d'information, souligne l'Agence du médicament. Si elle renouvelle son alerte, c'est à la suite "de la procédure d’arbitrage européen lancée en juillet 2019 par l’ANSM, au regard de nouvelles déclarations de migration. Le renforcement des mesures de réduction de ce risque vise notamment l’information des professionnels de santé sur la procédure d’insertion/retrait de l’implant et des femmes déjà porteuses, ou pour lesquelles la pose est envisagée".

Il n'existe qu'une seule marque d'implant à ce jour, l'implant Nexplanon, qui est posé chaque année à 200 000 Françaises. Le danger vient de la façon dont il a été inséré par le professionnel de santé. Parmi les hypothèses avancées, il y a le risque qu'un petit bâtonnet enfoncé trop profondément migre dans le système sanguin et jusque dans le poumon, avec des risques très graves pour la santé. D'après l'ANSM, 30 femmes ont été victimes de ce genre de migration depuis 2001. De son côté, l'association de patientes Avep cite trois cas cette année. Cette association avait lancé un message d'alerte.

Le retrait n'est pas nécessaire mais la vigilance est de mise

L'ANSM précise qu'elle ne demande pas à ce que les femmes portant déjà un implant contraceptif se le fassent enlever, mais elle les appelle à la plus grande vigilance. Il est conseillé à ces patientes de palper régulièrement leur bras pour vérifier que l'implant est toujours là.

Il y a une semaine, l'ANSM avait annoncé le retrait de plusieurs marques de stérilets du marché, en raison d’un risque d’expulsions spontanées et de risques de rupture de ces stérilets lors de leur retrait.

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