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Chirurgie esthétique : "Les injectrices illégales de botox et d'acide hyaluronique pullulent sur les réseaux sociaux", alerte la journaliste Elsa Mari

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Article rédigé par Manon Mella, franceinfo
Radio France
Invitée du Talk franceinfo mercredi 8 mars, elle raconte comment ces femmes "qui ne sont pas médecins" attirent "les jeunes désargentés avec des prix cassés". Des pratiques aux conséquences sanitaires désastreuses et dont les moins de 35 ans sont les premières victimes.

"Il y a des injectrices illégales qui sont en train de pulluler et de faire des dégâts monstrueux" auprès de la jeunesse, s'inquiète Elsa Mari, journaliste au Parisien et co-autrice de Génération Bistouri : enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes (JC Lattès). Invitée du Talk franceinfo, mercredi 8 mars, elle explique que "des femmes qui n'ont aucune qualification, qui ne sont pas médecins" réalisent des injections de botox ou d'acide hyaluronique alors que seul un médecin peut légalement effectuer ce type d'acte.

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Ces injectrices, poursuit la journaliste, "postent de superbes photos sur les réseaux sociaux proposant des prix cassés - 150 euros une injection au lieu de 300 ou 400 euros chez un médecin - et donc les jeunes désargentés s'y pressent". Elsa Mari et sa consœur Ariane Riou ont enquêté pendant neuf mois sur ces pratiques aux conséquences sanitaires désastreuses, mettant notamment en lumière le rôle de rabatteur joué par certains influenceurs et influenceuses sur Instagram. 

Après le Covid, "les jeunes se sont rués dans les cabinets"

"Ce que nous ont dit certains chirurgiens, raconte Ariane Riou, c'est que de jeunes patients viennent directement dans leur cabinet avec des photos d'eux-mêmes avec des filtres en disant 'J'ai envie de ressembler à ça'." Contactée par les deux enquêtrices du Parisien, la direction d'Instagram France expliquent que les filtres embellisseurs ne sont plus "mis en avant sur la plateforme". "Mais le fait est, constate Ariane Riou, que l'on voit encore aujourd'hui plein de jeunes et d'influenceurs qui les utilisent, qu'ils continuent à pulluler et à créer des complexes chez une bonne partie des utilisateurs.

À travers leur enquête, Elsa Mari et Ariane Riou montre aussi que loin de gommer cette obsession de la perfection physique, la crise du Covid-19, l'a au contraire accentuée. "Les jeunes patients se sont rués dans les cabinets de chirurgie esthétique au moment du déconfinement", affirme Ariane Riou qui pointe notamment l'essor de la visioconférence. "On a vu son reflet beaucoup plus, on a aussi passé beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux et notamment la population jeune qui, du coup, était matraquée d'images d'influenceurs qui continuaient à se mettre en scène, explique-t-elle. Les complexes sont arrivés, des complexes que les jeunes n'avaient peut-être pas avant", conclut-elle.

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