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Le prix des nouveaux anti-cancéreux est injustifié, selon 110 spécialistes

Le prix des nouveaux médicaments contre le cancer explose, alors même que les coûts de recherche et développement ne cessent de diminuer. 110 cancérologues et hématologues français dénoncent cette dérive en cosignant une tribune publiée dans le Figaro le 14 mars 2016. Ils préconisent de rendre le système d'arbitrage des prix "plus démocratique et plus transparent".
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
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  (JIRI HERA / 54100942)

110 médecins et chercheurs, parmi lesquels des représentants de la Haute Autorité de santé, du Collège de France ou de l'Institut Curie, ont signé un appel publié ce 14 mars dans le Figaro, lancé à l'initiative de Dominique Maraninchi, professeur de cancérologie, et Jean-Paul Vernant, professeur d'hématologie.

Selon eux, "des menaces réelles pèsent sur l'équité d'accès des patients aux traitements innovants contre le cancer, comme sur la pérennité de notre système solidaire". En cause : le "coût exorbitant" des nouveaux médicaments contre le cancer, qu'ils jugent totalement injustifié.

Ils réfutent en effet l'argument du "retour sur investissement" avancé par les industriels : "nous défendons l'idée qu'il faut payer le juste prix du médicament, mais aujourd'hui les industriels ne calculent plus leur prix sur la base des efforts en recherche et développement engagée, et d'ailleurs moins de 15 % du chiffre d'affaires va dans la [recherche et développement]". Ils notent que, contrairement aux anciennes thérapies qui impliquaient des campagnes de recherches très longues, les nouveaux médicaments anticancéreux "visent des [cibles moléculaires] définies a priori, et le plus souvent fournies par la recherche publique".

Ils proposent de définir le prix du médicament en fonction des sommes investies en R&D, ajouté à un retour sur investissement "juste", voire "défini a priori". Interrogé par les journalistes du Figaro, un représentant du Leem – qui regroupe les entreprises du médicament en France – a rejeté cette idée, jugeant que "la prédétermination d'un taux de marge pour l'industriel aurait un effet désincitatif pour les investisseurs".

Pour éviter de suivre le chemin du gouvernement anglais, qui ne rembourse plus des traitements jugés trop onéreux, les signataires de la tribune réclament "un système d'arbitrage des prix plus démocratique et plus transparent, en y associant de façon structurelle des patients et des professionnels."

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