FIV : pas de risque accru de cancer du sein
Les cancers hormono-dépendants représentent 60 à 70% des cancers du sein. Dans ce cas, le développement de la tumeur est favorisé par certaines hormones sexuelles féminines comme les œstrogènes, secrétées par les ovaires.
Un taux d'œstrogènes multiplié par cinq ou dix lors d'une FIV
Avant de réaliser une fécondation in vitro (FIV) en cas de stérilité, plusieurs ovules doivent être prélevés chez la femme.
Pour cela, il faut stimuler artificiellement leur maturation par l'injection d'une hormone, la FSH, normalement secrétée par l'hypophyse. La FSH provoque la production d'estrogènes et de progestérone par les ovaires qui permettent la maturation des ovules.
"Lors de cette stimulation artificielle, le taux normal d'œstrogènes peut être multiplié par cinq ou dix", explique le Pr Grynberg, chef de service de Médecine de la Reproduction et Préservation de la Fertilité à l'hôpital Jean Verdier, à Bondy (93).
Depuis la fin des années 1980, les médecins se demandent logiquement si la stimulation ovarienne, lors d'une FIV, n'accroîtrait pas le risque de développer un cancer du sein.
"Pas plus de risque de cancer du sein pour les femmes ayant recours à une FIV"
"Les études précédentes publiées sur le lien entre FIV et cancer du sein n'étaient pas concluantes en raison de périodes de suivi trop courtes ou d'un trop petit nombre de femmes testées", expliquent les chercheurs néerlandais qui viennent de publier les résultats d'une étude de plus grande envergure dans le JAMA.
L'équipe de chercheurs menée par la cancérologue Alexandra Van den Belt-Dusebout a suivi plus de 25.000 femmes, aux Pays Bas, sur une durée de vingt ans en moyenne
Plus de 19.000 d'entre elles ont commencé un traitement pour une FIV entre 1983 et 1995 et près de 6.000 autres femmes ont eu recours à un autre traitement de la fertilité pendant la même période.
Les chercheurs ont comparé le pourcentage de cancers du sein survenus dans les deux groupes après avoir dénombré, en tout, 839 cas de cancers du sein métastasés et 109 où la tumeur était localisée. Ils ont aussi comparé ces chiffres à ceux de la population générale.
Les résultats donnent un risque de développer un cancer du sein quasi équivalent pour les femmes ayant eu recours à une FIV (3%) que pour les femmes ayant pris un autre traitement pour la fertilité (2,9%). La différence n'est pas non plus significative avec la population générale.
Selon le Pr Grynberg, "cette nouvelle étude confirme la tendance des résultats d'études antérieures. Il ne semble pas y avoir un risque plus élevé de cancer du sein pour les femmes ayant eu recours à une FIV".
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