Faut-il améliorer la surveillance des cancers en France ?
C’est l’une des plus grandes zones industrielles d’Europe. L’étang de Berre et le golfe de Fos-sur-Mer, près de Marseille. Ici, les habitants vivent encerclés par des usines. Depuis des années, ils se battent pour connaître l’impact de cette pollution sur leur santé. Une pétition a même été lancée pour demander la création d’un registre des cancers dans les Bouches-du-Rhône.
« Ce qu’il faudrait c’est d’arriver à avoir un registre, c’est-à-dire de pouvoir cartographier et identifier tous les cancers » explique la généticienne, Dr Annie Levy-Mozziconacci. Fos-sur-Mer n’est pas la seule zone où il n’existe pas de décompte précis des cancers. Rien non plus à Paris ou à Lyon.
Les cancers recensés dans seulement 22 départements
En France, on recense les cancers dans seulement 22 départements, là où il existe des registres locaux. Cela couvre 22% de la population française. Pour Dr Catherine Hill, épidémiologiste, cet échantillon permettrait d’avoir une bonne représentation des cancers en France. « On surveille 22% de la population et après on fait une règle de 3 pour extrapoler à la France entière. C’est pas mal, c’est une surveillance déjà tout à fait suffisante. »
En matière de surveillance des cancers, la France semble à la traîne par rapport à ses voisins européens. Plusieurs pays, comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, ont fait le choix d’avoir un registre national, c’est-à-dire de compter les cancers sur tout leur territoire. Mais dans un contexte budgétaire limité, investir dans les registres, c’est risquer de baisser l’argent alloué, par exemple, au traitement du cancer.
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