Cancer du sein : la HAS défavorable au remboursement des tests prédictifs du risque de récidive
Un remboursement jugé "prématuré". La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis un avis défavorable à la prise en charge par la Sécurité sociale des tests prédictifs du risque de récidive d’un cancer du sein. Si la HAS "reconnaît l’intérêt potentiel de ces tests comme outil d’aide à la décision thérapeutique", elle juge par ailleurs "indispensable de poursuivre la recherche clinique" sur ces tests avant d’envisager leur remboursement.
En quoi consistent ces tests ? Surnommés "signatures génomiques", ces tests sont utilisés chez les femmes atteintes d’un cancer du sein dit infiltrant pour déterminer si elles nécessitent ou non une chimiothérapie adjuvante après l’ablation de leur tumeur. Concrètement, les tests visent à évaluer l’expression de plusieurs gènes dans les cellules de la tumeur mammaire, ce qui permet ensuite d’estimer le risque de récidive du cancer de la patiente.
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Un risque de chimiothérapie inutile
Problème : "la chimiothérapie est un traitement lourd présentant de nombreux effets secondaires", rappelle la HAS dans un communiqué publié le 11 février 2019 et à l’heure actuelle, les essais menés sur les signatures génomiques ne sont pas suffisants pour prouver leur intérêt. Le risque de ces tests est donc celui d’une thérapie inutile.
En effet, les différentes études conduites jusqu’ici montrent que la décision de mettre en place ou non une chimiothérapie adjuvante diffère selon le test utilisé. C’est pourquoi la HAS estime que les équipes soignantes disposent, "dans la très grande majorité des cas", d’éléments suffisants pour prendre une décision thérapeutique grâce aux critères cliniques et pathologiques des patientes que sont leur âge, l’existence d’un envahissement des ganglions de l’aisselle, la taille et la nature de la tumeur.
Pour pouvoir rendre un avis éclairé sur l’intérêt de rembourser ces tests prédictifs, la HAS réclame une étude clinique comparative des quatre tests actuellement disponibles (Mammaprint, Oncolype Dx, Prosigna et Endopredict). Une fois ces nouvelles données obtenues, la HAS indique qu’elle "pourra revoir son avis sur le remboursement". En attendant, la HAS préconise de prolonger le financement de ces tests dans le cadre de l’innovation.
Les femmes les plus à même de bénéficier de ces tests seraient entre 2000 et 4000 par an, soit "5 à 10% des quelques 40 000 cancers infiltrants localisés" a indiqué à l’AFP Cédric Carbonneil, chef de service des actes professionnels à la HAS. Au cours des trois dernières années, près de 10 000 femmes en France ont réalisé ces tests de signatures génomiques.
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