: Vidéo Ces paysans-boulangers produisent le blé de leur pain
“Il y a trois ans, on a mis notre pain à 4,70 € du kilo et aujourd'hui, ça fait trois ans et notre pain est toujours à 4,70 € du kilo.” Gaël Le Coz est boulanger, mais pas que. Il travaille en Nouvelle-Aquitaine, près de Vigen. Avec Claire Bernard, ils sont également agriculteurs, puisqu’ils produisent eux-mêmes le blé servant à faire le pain qu’ils vendent dans la commune. Une fabrication qui leur permet de garder leurs prix fixes à travers les crises économiques, étant en dehors de toutes ces chaînes agroalimentaires. “Je n'ai pas du tout l'intention de l'augmenter, parce qu'en fait, j'ai pas besoin de l'augmenter. Aujourd'hui, justement, l'intérêt, pour nos clients, c'est qu'ils savent qu'en venant consommer, acheter notre pain, ils aident une entreprise qui est résiliente et qui, du coup, leur permettra d'avoir toujours du pain même si on a une crise comme on peut voir aujourd'hui et qu'on va sûrement de plus en plus voir dans les années à venir, quoi”, ajoute Gaël Le Coz.
“L'objectif qu'il y a derrière, c'est être acteur du changement”
Ils sont également plus écologiques et responsables, fonctionnant en local. “Quand on arrive le matin, il est 4h30 et on fait notre mélange: farine, eau, levain, sel de Guérande, c'est tout ce qu'on met dans notre pétrin. Ensuite, elle va être enfournée dans le four à bois qui est juste là. Et tout le bois, en fait, c'est que des chutes de scierie. J'ai une scierie qui est à côté.”
Toutes ces démarches leur permettent alors de gagner en dépenses financières. “On voit aujourd'hui les boulangeries qui ont des factures de 13 000 €, etc., par mois. Nous, notre facture électrique pour la ferme est de 270€ pour notre maison, notre activité professionnelle et le logement de notre salarié qui vit sur la ferme. On nourrit à peu près 300 foyers, on va dire, par semaine en pain et on a une facture électrique qui est moins que beaucoup de foyers qui se chauffent leur maison, même, à l'électrique”, détaille le paysan-boulanger.
“Aujourd'hui, on travaille tous les deux sur la ferme à temps plein et on emploie une salariée 25 heures par semaine pour aider Gaël sur l'atelier boulangerie, et on se rémunère largement un smic chacun. On arrive à prendre largement 5 à 6 semaines de vacances dans l'année et on travaille en moyenne entre 35 heures et 40 heures par semaine. Et ça, c'est dû au fait qu'on transforme nos produits et qu'on soit en vente directe, je pense”, explique Claire Bernard. “Être paysan-boulanger ou être maraîcher, c'est pas une fin en soi pour nous. L'objectif qu'il y a derrière, c'est être acteur du changement”, conclut-elle.
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