: Vidéo Anorexie chez les hommes : "C'est un rapport presque guerrier à la nourriture", témoigne Thomas
Souvent présentée comme une maladie féminine, l'anorexie touche également les hommes. Thomas a décidé de témoigner.
"Je passais mon temps à me trouver de plus en plus gros, alors que j'étais de plus en plus maigre", confie Thomas. Selon la définition de l'INSERM, "l'anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire essentiellement féminin". Pourtant, les hommes peuvent aussi en souffrir. Thomas Pouteau, qui rêvait d'une carrière de footballeur, a accepté de témoigner pour Brut. "On cache l'anorexie derrière la performance, notamment dans les milieux sportifs", lance-t-il.
Une lente descente aux enfers
Alors âgé de 3-4 ans, Thomas commence à faire du football, sport qui devient "un des pilliers" de sa vie. Après plusieurs années d'entraînement, il se retrouve au centre de formation du Stade lavallois qui, à l'époque, était un club en Ligue 2. "La première année au centre de formation se passe très, très bien, et la deuxième, en fait, je commence l'année par une pubalgie, qui m'écarte des terrains pendant 7, 8, 9 mois, et finalement je ne peux rien démontrer sur cette année-là, et les éducateurs du club font le choix de ne pas me conserver", développe Thomas. Après le décès d'un proche venu s'ajouter à ses désenchantements sportifs, Thomas sombre dans une obsession de son alimentation.
"Un cycle infernal"
"J'ai commencé, je dirais, à m'écrouler, petit à petit, dans cet escalier infernal de la maladie", confie Thomas. Il atteint alors le poids de 46 kilos pour 1m80. Il se souvient avoir structuré ses journées de façon "militaire". Le matin, verre d'eau pour gonfler l'estomac, aller en cours à pied, ne pas manger le midi, faire croire aux parents qu'on mange normalement, se coucher, dormir, faire une nuit blanche. Et recommencer le lendemain. Aussi, pour compenser sa prise alimentaire, Thomas avait une pratique excessive du sport. "Le week-end, je montais les escaliers, 100 fois, 200 fois jusqu'à m'en déchirer les mollets", confie-t-il.
Le choix d'en parler
Thomas fait finalement le choix de parler de sa maladie, d'abord pour s'en sortir mais aussi pour transmettre un message d'espoir : "C'est des petites victoires mais, c'est des victoires qui sont hyper importantes pour nous."
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