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Sécheresse : "Nous avons des pertes entre 25% et 35%", estime le président de Légumes de France

Face aux pertes importantes de fruits et de légumes en raison de la sécheresse, Jacques Rouchaussé plaide pour une meilleure adaptation des restrictions d'eau sous peine de perdre la souveraineté alimentaire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Les pertes sont importantes chez les producteurs de fruits et légumes en cet été 2022 marqué par la sécheresse. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

"On a des dégâts sur les rendements et nous chiffrons ces pertes entre 25% et 35%", a déclaré mardi 16 août sur franceinfo Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, alors que la France est toujours touchée par la plus violente sécheresse depuis 1976. "Il va falloir que les restrictions d’eau qui sont prises soient mieux adaptées" pour protéger la "souveraineté et la sécurité alimentaire française", ajoute-t-il.

franceinfo : À combien chiffrez-vous les pertes sur la production ?

Jacques Rouchaussé : On a des dégâts sur les rendements. Pour l'instant, nous chiffrons ces pertes entre 25% et 35% de baisse. Il faut que nous alertions sur le fait que si nous voulons une souveraineté alimentaire, si nous voulons une sécurité alimentaire, il faut vraiment que nous trouvions des moyens pour continuer à produire sur notre territoire. Quand on parle de sécurité alimentaire, il va falloir que les restrictions d’eau qui sont prises soient mieux adaptées aujourd'hui. Il faut être réaliste et pragmatique. Évidemment, pour les piscines, il ne faut pas les remplir. Cependant, il faut impérativement utiliser de l'eau pour continuer à produire pour notre souveraineté alimentaire.

"Aujourd'hui, il faut savoir qu’un légume sur deux est importé en France. Que voulons-nous ? La fin de l'origine France ?"

Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France

à franceinfo

Les prix vont-ils augmenter ?

Notre produit est tributaire de la production. Si vous avez une grosse production, le cours est quasiment normal, si la production est basse, il va peut-être, je dis bien peut-être, y avoir une augmentation. Aujourd'hui, quand nous voyons la conjugaison des hausses de charges, la sécheresse, nous avons une accumulation qui fait que les producteurs se demandent s'ils vont continuer demain à produire ou non. J'ai eu des producteurs au téléphone, ils sont très inquiets et se demandent si demain ils pourront encore produire des fruits et des légumes.

Faut-il des aides pour les producteurs qui perdent une grosse partie de leur production ?

Tout à fait. Quand on parle de souveraineté alimentaire, il faut que le gouvernement mette la main au portefeuille pour aider les producteurs à passer ce cap difficile. Depuis le début de l'année, nous avons subi toutes les hausses à cause de la guerre en Ukraine. Rajoutons à cela la sécheresse... Si demain, nous voulons encore avoir de la production française, il va falloir venir en aide aux producteurs pour que nous puissions continuer à approvisionner les consommateurs français en produits d'origine France qu'ils demandent.

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