Livre blanc sur le gaspillage : "Les dates de péremption représentent 20% du gaspillage alimentaire chez le consommateur"
Lucie Basch, co-signataire du rapport et fondatrice de l'application Too Good To Go, qui incite au don d'aliments, invite sur franceinfo les distributeurs à ajouter une mention "mais aussi après" à "Consommer de préférence avant le" pour aider le consommateur à gaspiller moins.
Alors que des associations publient lundi 11 février, un livre blanc appelant à modifier les règles des dates de péremption afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, Lucie Basch, co-signataire du rapport et fondatrice de l'application Too Good To Go, qui incite au don d'aliments, explique, sur franceinfo, que "les dates de péremption représentent 20% du gaspillage alimentaire chez le consommateur."
franceinfo : Faut-il arrêter de respecter les dates de péremption pour gaspiller moins ?
Lucie Basch : Il faut surtout comprendre la différence entre les dates de péremption. Il en existe deux types : "à consommer jusqu'au", et "à consommer de préférence avant le". "À consommer de préférence avant le", même après la date, il n'y a absolument aucun danger pour la santé. Il y a uniquement des propriétés organoleptiques, c’est-à-dire le goût, ou la senteur du produit, qui peuvent changer un peu. L'idée est que certains fabricants vont ajouter après cette mention, la mention "mais aussi après", pour essayer de sensibiliser le consommateur à se poser la question et à revenir à ses sens, à observer, à goûter et à sentir le produit.
Quels sont les produits concernés ?
Il y a tout un tas de produits, notamment les produits secs : pâtes, huiles, riz… Il n'y a absolument aucun souci, vous pouvez les manger des années plus tard. Et puis il y a tout un tas de produits comme le fromage. Celui que vous achetez chez le fromager n'a pas de date, celui que vous achetez au supermarché va en avoir une. Pourtant, dans les deux cas, il faut vous fier à vos sens. Le goût va changer, mais c'est à vous de savoir si vous aimez le fromage fort ou non.
Est-ce que nous jetons trop tôt ? Sommes-nous trop prudents sur les dates de péremption ?
Oui. Beaucoup de gens se fient directement à la date. Certains jettent même avant la date. Il faut bien comprendre que, déjà, les fabricants et les industriels sont très, très précautionneux pour nous et ont donc déjà tendance, eux-mêmes, à mettre une date trop courte. Beaucoup d'industriels ont déjà prolongé leurs dates après notre pétition #changetadate. Et ce que nous voudrions, c'est que les interprofessions de mettent d'accord : un jambon d'une marque ou d'une autre va avoir une date différente. Souvent, cela fait partie du marketing et de la stratégie de vente du fabricant et du distributeur : si l'on veut faire tourner les produits plus rapidement, on va raccourcir les dates. Il faut redonner de la cohérence.
Ces changements permettraient de réduire le gaspillage à quel volume ?
Aujourd'hui, les dates de péremption représentent 20% du gaspillage alimentaire chez le consommateur, donc c'est énorme. En ajoutant un seul jour sur la date des produits, nous pourrions réduire le gaspillage alimentaire de 0,3%, soit une réduction de 20% du gaspillage alimentaire dû aux dates de péremption. Ce seraient donc 80 000 tonnes de gaspillage évitées chez les distributeurs en un an en rajoutant un jour à la date de péremption.
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