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Le coup de gueule d'un boulanger niçois pour sauver le croissant français

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Brut : boulanger nice
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

80% des viennoiseries consommées en France sont industrielles. Frédéric Roy se bat pour l’obtention d’un label "croissant de tradition française".

"Nos petits commerçants ferment les uns derrière les autres dans nos quartiers donc on va tout perdre. Ça a déjà commencé." Frédéric Roy est artisan boulanger à Nice. Il se bat pour l’obtention d’un label "croissant de tradition française". Il y a quelques mois, il avait envoyé une lettre au Premier ministre qui lui a répondu avoir transmis sa demande au ministre de l’Économie et des Finances. Pour se faire entendre davantage, il a lancé une pétition en ligne, qui a déjà récolté plus de 140 000 signatures. 

L’industrialisation massive des viennoiseries dans les boulangeries

Frédéric Roy dénonce "l’uniformisation des produits sans même savoir ce que l’on mange" et l’industrialisation massive des viennoiseries dans les boulangeries. Selon la Fédération des entreprises de boulangerie, 80% des viennoiseries consommées en France sont de fabrication industrielle : "Un boulanger qui ne veut plus produire ses croissants va acheter des croissants crus industriels. Pour pouvoir les conserver, on est obligé d’y mettre beaucoup d’additifs, des rajouts de gluten et beaucoup d’autres produits dont je ne connais pas vraiment l’entendue. Tous ces produits-là, je n’ai rien spécialement contre mais c’est surtout en termes de santé publique."

De plus, il estime qu’il "faut qu’on puisse conserver nos traditions. Le croissant, au même titre que la baguette, c’est quelque chose de super important." Il existe en effet depuis 1993 un décret "pain de tradition française". 

Distinguer les croissants préparés par le boulanger

Un label permettrait donc distinguer les croissants préparés par le boulanger avec un beurre d’appelle d’origine protégée (AOP) et une farine tradition, c’est-à-dire sans additifs. "Ce que je souhaite, poursuit-il, c’est que le consommateur puisse être informé sur ce qu’il achète. Aujourd’hui, quand vous rentrez dans une boulangerie la seule garantie que vous pouvez avoir c’est que le pain soit fabriqué sur place. Dès lors que l’on est une enseigne boulangerie - pâtisserie, nous avons l’obligation de fabriquer, de pétrir, de cuire le pain sur place. Pour le reste, on peut très bien vous vendre de l’industriel sans vous en informer.

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