: Vidéo Lactalis : "La justice va enfin pouvoir faire son travail", se rejouit l'ONG Foodwatch après l'ouverture d'une information judiciaire
L'association de défense des consommateurs Foodwatch se félicite, sur franceinfo, de l'ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire du lait infantile contaminé. L'ONG pointe les "responsabilités très lourdes" dans ce dossier.
Après un peu plus de neuf mois d'enquête préliminaire, un juge d'instruction va poursuivre les investigations sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles du groupe Lactalis, qui avait rendu malades des dizaines de nourrissons fin 2017. Le parquet de Paris a en effet annoncé, mardi 9 octobre, l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour "tromperie sur les qualités substantielles des marchandises", "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à trois mois" et "inexécution par un exploitant du secteur alimentaire de procédures de retrait ou de rappel d'un produit préjudiciable à la santé".
"La justice va enfin pouvoir faire son travail. Cette information judiciaire va nous permettre d'accéder à l'ensemble du dossier", a réagi sur franceinfo mercredi, Ingrid Kragl, directrice de l’information à Foodwatch. L'ONG a porté plainte avec17 familles de victimes. "Ce scandale a touché 86 pays, c'est un scandale planétaire, il va falloir vraiment que la justice établisse les responsabilités."
On est ravis de cette information judiciaire parce qu'on ne veut pas que ça continue dans l'impunité totale
Ingrid Kragl (Foodwatch)à franceinfo
L'ONG Foodwatch pointe "les responsabilités très lourdes qui pèsent sur quatre acteurs" : les producteurs, les distributeurs, les laboratoires et les autorités publiques. "Il va falloir questionner les autorités parce que si ce genre de scandale est possible alors que la salmonelle est dans l'usine depuis 2005, c'est qu'il y a un souci au niveau des autorités. Elles ont la responsabilité de garantir la sécurité alimentaire", a estimé Ingrid Kragl.
Le retrait et le rappel des produits aussi ont été "chaotiques", a-t-elle rappelé. "Cela s'est fait au compte-gouttes, il a été impossible de connaître les supermarchés qui vendaient le lait contaminé. Les distributeurs s'en sont plutôt bien sortis. Ils ont fait leur mea culpa mais c'est inacceptable !"
"L'échec du système"
Ingrid Kragl ne veut pas non qu'on oublie la responsabilité des laboratoires. Elle pointe du doigt "tous ces processus d'autocontrôle, d'échantillonnage" qu'elle estime "opaques". Selon Ingrid Kragl, la grande distribution n'a pas non plus tiré toutes les leçons de l'affaire. "C'est quand même sidérant qu'il ait fallu un scandale comme celui-là pour qu'ils commencent à se réveiller."
Foodwatch s'inquiète de la reprise de la production sur le site de Craon. "La relance du business est un signal très inquiétant. On n'a pas encore tiré les leçons de l'échec du système ! Le système tel qu'il est permet au scandale de survenir."
Ingrid Kragl a l'impression que "les autorités cachent des informations". "Tout ce qui concerne notre sécurité alimentaire n'est pas transparent. Il est très difficile de la part des autorités de contrôle d'avoir des noms, des marques. Ils ne se donnent pas les moyens de garantir notre sécurité. On a l'impression d'être laissé dans le flou le plus total." Avec l'ouverture de cette information judiciaire, l'association de défense des consommateurs espère avoir des réponses à ses questions et "aboutir à des sanctions dissuasives".
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