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Info franceinfo Lactalis : 25 nourrissons contaminés à la salmonelle entre 2006 et 2016 par la même souche que celle découverte à l’usine de Craon

L'Institut Pasteur a recensé, entre 2006 et 2016, 25 cas de nourrissons contaminés à la même souche de salmonelle que celle découverte fin 2017 à l’usine de Craon de Lactalis. 

Article rédigé par franceinfo - Laetitia Cherel, de la cellule Investigation de Radio France
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le groupe Lactalis, confronté à une crise sanitaire sans précédent après la contamination aux salmonelles de laits infantiles produits dans son site de Craon, n'excluait pas jeudi pas que des bébés aient consommé du lait contaminé depuis 2005. Ci-contre, la préparation d'un biberon de lait infantile (Illustration). (MAXPPP)

Le Centre de référence des salmonella de l'Institut Pasteur confirme à franceinfo, jeudi 1er février, les propos du PDG de Lactalis Emmanuel Besnier dans les colonnes du journal Les Échos. Il y a bien eu 25 nourrissons contaminés à la salmonelle entre 2006 et 2016 par la même souche que celle à l'origine des contaminations de 2005 [140 nourrissons touchés] et de 2017 [37 nourrissons touchés], découverte fin 2017 à l'usine Lactalis de Craon, en Mayenne.

L'institut Pasteur a fait des recherches sur d'autres souches sur des adultes, sur des souches étrangères, et il est catégorique, il s'agit de la même souche et donc "très probablement" de celle de l'usine de Craon. "Grâce à une nouvelle technique que l'on utilise à l'Institut Pasteur depuis l'an dernier, on a été capables de revenir en arrière et de tester une centaine de souches isolées chez des nourrissons avec la salmonelle Agona", explique à franceinfo François-Xavier Weill, directeur du Centre de référence des salmonella à l'Institut Pasteur. "On s'est ainsi aperçu que 25 nourrissons contaminés entre 2006 et 2016 avaient été infectés par la même souche que celle identifiée en 2005 et en 2017", poursuit-il.

"On peut scientifiquement penser qu'il y a eu contamination à bas bruit de cette usine durant toute la période 2005-2017"

Cette révélation a été rendue possible par la technique dite du "séquençage complet du génome", que les chercheurs ont appliqué à la collection de souches de salmonelle conservées au fil du temps à l'Institut Pasteur. La souche incriminée "est une souche de salmonelle que l'on ne retrouve pas chez les adultes ni chez les nourrissons hors de France, elle semble donc fortement liée à cette usine", précise François-Xavier Weill. "On peut scientifiquement penser qu'il y a eu contamination à bas bruit de cette usine durant toute la période 2005-2017 et que, comme l'a dit le président de Lactalis, les travaux effectués dans l'usine en 2017 ont pu réactiver cette salmonelle", ajoute-t-il.

Dans son interview aux Échos jeudi, le PDG de Lactalis a déclaré "ne pas exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé" entre 2005 et 2017, puisque la salmonelle Agona "responsable des problèmes" est "la même que celle de 2005".

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