Des nanoparticules cachées dans certains bonbons et gâteaux industriels
On savait déjà qu’ils étaient trop gras et trop sucrés. Mais certains gâteaux et bonbons industriels contiennent aussi de nanoparticules de dioxyde de titane. Cet additif alimentaire est utilisé pour blanchir et intensifier la brillance des aliments. Ses plus petites particules possèdent un diamètre inférieur à 100 nanomètres, ce qui les rend potentiellement toxiques.
Nicole Proust, toxicochimiste, explique : "On a peur qu’elles puissent entrer très facilement dans nos cellules biologiques. Si elles arrivaient à y entrer, elles pourraient interférer avec tous les petits organites qui sont à l’intérieur et y faire des dommages, éventuellement même induire une toxicité".
Un défaut d'information du consommateur
Aucune étiquette ne mentionne la présence de ces nanoparticules. Pourtant, la revue 60 millions de consommateurs a testé 18 produits et tous sont composés de nanoparticules. Faute de législation claire, les industriels profitent de la situation. Patricia Chairopoulos a réalisé cette enquête pour 60 millions de consommateurs. Selon elle, "beaucoup de textes existent mais aucun n'est suffisamment précis pour imposer aux industriels de l’agroalimentaire qu’à partir de 10% de nano d’un ingrédient, il faut l’indiquer sur l’étiquette. La réglementation n’est pas assez précise et les industriels en profitent un petit peu".
Pour vérifier la nocivité de cet additif alimentaire, des chercheurs toulousains ont étudié ses conséquences sur des rats. Les résultats montrent que le dioxyde de titane provoque des effets sur les fonctions immunitaires de l’intestin et sur le développement de lésions précancéreuses dans le côlon. Reste à prouver cette toxicité sur l’homme.
Des soupçons sur la toxicité des nanoparticules chez l'homme
Eric Houdeau est directeur de recherche à l’INRA de Toulouse. Pour lui, "c’est trop prématuré de dire que les nanoparticules sont dangereuses pour l’homme par voie orale. On a des doutes pour l’exposition par inhalation par les poumons. Dès 2006, l’OMS a classé le produit comme potentiellement cancérogène pour l’homme, sur la base d’étude chez l’animal. En ce qui concerne l’alimentation, on n’a pas de démonstration".
Depuis ces travaux, l’Agence Nationale de Sécurité sanitaire, de l’Environnement et de l’Alimentation (ANSES) s’est penchée sur le sujet. Des études sont actuellement en cours. En attendant, l’information du consommateur est toujours floue.
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