Bientôt une taxe sur les aliments trop salés ?
Les Français mangent trop de sel, et leur santé inquiète les députés. Dans un rapport dont la publication est prévue pour la fin du mois de septembre et auquel Le Figaro a eu accès, la commission d'enquête sur l'alimentation industrielle estime que les fabricants salent trop leurs produits. Et les dangers sont réels : quand on dépasse les doses de sel conseillées, celui-ci reste en excès dans l'organisme. Cela peut entraîner de l'hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires, la formation d'œdèmes ou un gonflement des membres.
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Des produits transformés trop salés
Une des pistes envisagées par les députés est donc de taxer les produits les plus salés. Une mesure incitative, censée encourager les industriels et les fabricants à modifier leurs recettes. Sont concernés tous les produits transformés, des plats préparés au pain vendu en boulangerie. Car ce n’est pas le sel que l’on rajoute manuellement qui est en pointé du doigt, mais bien celui contenu par défaut dans ce que nous mangeons. "L'OMS recommande 5 grammes de sel par jour. Or, en France, on en consomme deux cuillères à café. Certaines personnes vont même jusqu'à 12 grammes par jour !" s’inquiétait le Dr Arnauld Cocaul sur le plateau du Magazine de la Santé en 2015.
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En France, la consommation quotidienne de sel se situe aux alentours de 8,7 grammes par jour pour les hommes et de 6,5 grammes pour les femmes. Pour les nutritionnistes, il faudrait la faire baisser sous la barre des 8 grammes pour les hommes et des 6 grammes pour les femmes. D’après la vingtaine de députés de la commission, une taxe similaire à celle appliquée sur les boissons sucrées – basée sur la proportion de sucre par produit – pourrait être mise en place. "Les contours du dispositif restent à définir. Ce qui est sûr, c'est que les engagements volontaires des industriels ne marchent pas", a confié au Figaro Loïc Prud'homme, qui a présidé les travaux de la commission.
"Si l’on baissait la teneur en sel de 5 grammes par jour environ, cela permettrait, à l'échelle mondiale, de diminuer de 2,5 millions par an le nombre d’accidents vasculaires cérébraux et d’infarctus", souligne le nutritionniste Arnauld Cocaul. Les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de mortalité en France, et coûtent chaque année 12 à 15 milliards d'euros à l’Etat, d’après les chiffres de l’Assurance Maladie. L’engagement des industriels et des artisans est donc nécessaire, mais pas suffisant. Chacun devrait agir individuellement : "Moins on mange de sel, moins on en a envie. Il faudrait petit à petit manger de moins en moins salé", note le Dr Béatrice de Reynal, nutritionniste.
Comment manger moins salé ? Entretien avec le Dr Arnauld Cocaul diffusé le 2 décembre 2015.
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