Aubry menacée d'une mise en examen dans l'affaire de l'amiante : que se passe-t-il ?
L'ex-première secrétaire du PS, qui était directrice des relations du travail de 1984 à 1987, va être une nouvelle fois convoquée dans cette affaire. FTVi vous en rappelle l'essentiel.
JUSTICE - Martine Aubry va-t-elle être mise en examen dans l'affaire de l'amiante ? Directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au sein du ministère du même nom, l'ex-première secrétaire du PS va être une nouvelle fois entendue par un juge d'instruction, pour une possible mise en examen, révèle lundi 8 octobre l'AFP, confirmant une information de M6.
Les pouvoirs publics de l'époque en ligne de mire
L'enquête, menée par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, s'intéresse à l'action des pouvoirs publics face à l'amiante dans les années 1970-1980. En effet, le caractère cancérogène de l'amiante est connu depuis les années 1950, mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977. Et son interdiction n'a été décidée que vingt ans plus tard, en 1997.
En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'Etat pour sa "gestion défaillante" de l'amiante. Utilisé massivement, en particulier dans le secteur de la construction, ce matériau d'isolation est jugé responsable de 10 à 20% des cancers du poumon et pourrait provoquer 100 000 décès d'ici à 2025, selon les autorités sanitaires. Depuis 2009, des dizaines de hauts fonctionnaires ont été entendus comme témoins.
L'ex-directeur de cabinet d'Aubry mis en examen
Directrice des relations du travail de 1984 à 1987, Martine Aubry a, elle aussi, été entendue une première fois par les gendarmes en qualité de témoin le 28 janvier 2010. Elle est donc convoquée de nouveau et pourrait être mise en examen.
Le 8 mars 2012, la juge d'instruction chargée du dossier de l'amiante avait déjà mis en examen pour homicides, blessures involontaires et abstentions délictueuses, Jean-Luc Pasquier, 63 ans, son ancien directeur de cabinet. Ex-haut fonctionnaire du ministère du Travail, il occupait, lorsque Martine Aubry détenait le portefeuille, un bureau chargé de faire respecter l'hygiène et la sécurité dans les entreprises.
Mais surtout, comme le rappelle Le Point, "il siégeait aussi au Comité permanent amiante (CPA), un lobby monté de toutes pièces par les communicants des industriels" Selon l'hebdo, ce lobby visait à "prôner 'l'usage contrôlé de l'amiante' et empêcher la France, puis l'Europe, de bannir cette fibre". Par ailleurs, selon une information d'Europe 1, Jean-François Girard, l'ancien directeur général de la Santé, en poste entre 1986 et 1997, a lui été mis en examen le 17 septembre.
L'entourage de Martine Aubry a immédiatement réagi, expliquant que la maire de Lille apporterait "tout son concours à l'enquête judiciaire". Selon Le Point, cette dernière a toutefois demandé le report de sa convocation, officiellement pour "un problème d'agenda".
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