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Opéré de l'oeil par erreur : la clinique condamnée

Le tribunal de Limoges a condamné le 15 juillet 2016 une clinique et des médecins à indemniser un octogénaire sourd qu'ils avaient opéré par erreur de l'oeil. Le patient avait répondu à tort à l'appel d'un nom qui n'était pas le sien après avoir ôté ses appareils auditifs. Même si la justice déboute la victime, elle reconnaît des préjudices réels. 
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Dans un jugement en date du 15 juillet, la chambre civile du tribunal de Limoges condamne la clinique, ainsi que deux des trois médecins en cause, à verser chacun 1.500 euros au patient et à s'acquitter des frais de justice. Le troisième médecin avait déjà négocié une indemnisation de son propre chef avec Gaston.

Aujourd'hui âgé de 80 ans, Gaston se trouvait en 2011 à la clinique Chénieux de Limoges pour y subir une opération bénigne de la paupière. Il avait finalement été opéré d'une vitrectomie (ablation du corps vitré) de l'oeil droit à la place d’un autre patient, sans que la chaîne de contrôle de son identité ne révèle la méprise.

Gaston avait en effet été prié avant l'intervention d'enlever ses appareils auditifs et, en raison de sa surdité, avait répondu à tort à l'appel du nom de cet autre patient. L'erreur avait été constatée dès le lendemain par l'équipe médicale.

Mais l'octogénaire creusois, atteint par ailleurs de cataracte et de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge), une maladie de la rétine, a constaté depuis 2014 une baisse brutale de ses capacités visuelles et souffre aujourd'hui d'une cécité quasi totale.

Estimant que cette déficience visuelle est liée à l'erreur opératoire dont il a été victime, Gaston s'était tourné vers la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI). Mais la Commission l'a débouté, jugeant que, même si la vitrectomie subie à tort a précipité l'évolution de sa cataracte, la perte de ses facultés visuelles est bel et bien la conséquence naturelle et inéluctable de la DMLA dont il souffre depuis 2007.

Gaston avait donc saisi la justice pour demander une contre-expertise. Celle-ci le déboute mais reconnaît un préjudice réél.

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