Contraception féminine définitive : première plainte contre les implants Essure®
Des "troubles hémorragiques", mais aussi des "troubles neurologiques avec paralysie temporaire ou permanente", des "douleurs du dos ou de la nuque", des "épisodes de surdité"... Autant d'effets imputés au dispositif Essure® par deux clientes de l'avocat Charles Joseph-Oudin, parmi lesquelles Marielle Klein, fondatrice de l'association Resist (Réseau d’Entraide, Soutien, d’Informations sur la Stérilisation Tubaire).
"Nous lançons deux procédures judiciaires d'indemnisation au civil afin de faire nommer des experts pour se prononcer sur les pathologies énoncées et le dispositif ", a indiqué à l'AFP maître Joseph-Oudin, confirmant une information du Parisien. Il convie le laboratoire Bayer "à prendre en charge" ces expertises, considérant la "situation [financièrement] difficile" de ses clientes. Une trentaine de dossiers similaires seraient en cours de constitution, dont certains concernant "des problèmes de perforation ou de mauvaise pose du produit", selon l'avocat.
Les patientes demandent la suspension du produit
L'association Resist sollicite "la suspension" du produit "dans l'intérêt des patientes et en application du principe de précaution", le temps que les études annoncées en France (par l'agence du médicament ANSM dont les résultats sont attendus en 2017) et à l'étranger (celles que l'agence sanitaire des États-Unis a demandé à Bayer) soient réalisées et les résultats rendus publiques.
Les signalements d'effets secondaires concernant ces implants Essure sont passés "de 42 en 2012, à 242 en 2015, puis 162 entre janvier et octobre 2016", indique l'agence sanitaire ANSM sans préciser le nombre de perforations dues à un implant qui s'est déplacé dans le corps ou d'hystérectomie (ablation de l'utérus) liée à des complications. Toutefois, le Ministère de la santé précise que "l’ANSM ne dispose pas d’élément, à ce stade, permettant de remettre en cause le rapport bénéfice/risques" d'Essure, en dépit d'une "mise sous surveillance renforcée depuis deux ans".
Selon des investigations de l'ANSM réalisées courant 2015, "les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif Essure en lui-même", poursuit le ministère dans un communiqué.
Selon une étude publiée mi-octobre 2015 dans le British Medical Journal, portant sur des femmes prises en charge dans l'État de New York, le risque de ré-opération serait dix fois supérieur suite à une procédure Essure® comparé à la procédure classique.
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