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Retraite à 67 ans et décote : le patronat durcit ses propositions pour sauver les régimes de retraite complémentaire

Les syndicats attendent de recevoir le document, révélé par "L'Opinion", pour réagir. Une séance de négociation est prévue mercredi 27 mai.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une personne arrive le 16 octobre 2012 à Paris, au siège social des organismes de retraite complémentaire Agirc et Arrco. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Ce sont des mesures drastiques. Le patronat a bouclé de nouvelles propositions sur les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco avant la séance de négociation prévue mercredi 27 mai. Le Medef, la CGPME et l'UPA proposent une décote définitive sur les pensions pour les départs avant 67 ans, des réversions plus tardives et la fin de la caisse des cadres.

Révélée vendredi 22 mai par L'Opinion (article pour abonnés), cette liste a pour objectif de renflouer les caisses de l'Agirc (caisse des cadres) et l'Arrco (celle de tous les salariés du privé). Ces derniers, notamment fragilisés par la crise économique, ont vu leurs déficits respectifs se creuser à 1,985 milliard et 1,153 milliards en 2014 malgré leurs 18 millions de cotisants. Les syndicats n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat, attendant de recevoir le document.

Des abattements pour inciter à partir à la retraite à 67 ans

Première solution, les salariés seront plus que jamais incités à prendre leur retraite à 67 ans, faute de quoi la décote sera douloureuse et pérenne. Ceux qui liquideront leur retraite avant 67 ans subiront, selon le journal, des abattements dits "viagers", c'est-à-dire s'appliquant de manière définitive : 22% s'ils partent à 62 ans, 17% à 63 ans, 12% à 64 ans, 8% à 65 ans, 4% à 66 ans.

Ces mesures s'appliqueront à partir de la génération née en 1957 pour les retraites prises à partir du 1er janvier 2017. Une exception est prévue pour les bénéficiaires des dispositifs de retraite "carrières longues", "pénibilité", "amiante", "travailleurs handicapés" et "aidants familiaux", qui pourront partir à 62 ans s'ils disposent de tous leurs trimestres.

Les retraités actuels également mis à contribution

Le pouvoir d'achat des personnes aujourd'hui à la retraite reculera par l'effet d'une revalorisation des pensions inférieure de 1,5 point à l'inflation, sans pouvoir baisser toutefois les montants des pensions. La pension de réversion versée aux veufs et aux veuves ne sera plus accordée à partir de 55 ans mais de 60 ans et au prorata des années de mariage.

Le nouveau projet du patronat prévoit également la création d'un "régime paritaire unifié de retraite complémentaire" en janvier 2019. Cela signerait la disparition de la caisse des cadres.

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