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Vous en parlerez aujourd'hui. Dans 100 ans, il pourrait ne plus y avoir aucun insecte sur Terre

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les insectes sont en voie de disparition, selon une étude synthétisant 73 rapports. Les conséquences sur la chaîne alimentaire seraient irrémédiables.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une mouche sur une feuille. (illustration) (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Les fourmis qui vous chatouillent les jambes dans l'herbe, les guêpes qui vous agacent à table l'été... Tout cela pourrait disparaître dans un siècle, selon une étude publiée lundi 11 février dans la revue scientifique BiologicaConservation. 50% des insectes auront disparu dans 100 ans. Cela paraît effrayant mais selon les deux chercheurs australiens, "nous serions à la veille d’un effondrement catastrophique, une extinction d’espèces du même niveau que celle de la disparition des dinosaures".

La proportion d'espèces d'insectes en déclin serait deux fois plus élevée que celle des vertébrés,selon les résultats de l'étude qui a synthétisé 73 études sur le sujet. La destruction de leurs habitats ainsi qu'une trop grande utilisation des pesticides seraient les causes principales de leur disparition.

Plus de papillons, de mouches ni de coccinelles

La quiétude de la campagne pourrait devenir l’angoisse de la campagne. On s’y promènera avec quelqu’un à côté qui imitera le bruit de la mouche et vous pincera pour faire croire que vous avez été piqué par une guêpe. Un beau métier. Ce seront des espèces communes qui disparaîtront et c’est ce qui frappe. Ce déclin concerne des espèces comme les papillons, les mouches, les abeilles, les scarabées et les coccinelles. Le puceron par contre se multiplierait.

Les pesticides en cause

À l'origine de cette hécatombe, les chercheurs australiens désignent comme responsables la destruction des habitats des insectes et le recours aux pesticides de synthèse. Ces produits, au cœur de l'intensification de l'agriculture dans le monde ces soixante dernières années, accélèrent la disparition des espèces.

Le processus s’est accéléré en 50 ans. Essentiels pour la survie de nos campagnes, notamment pour la pollinisation des cultures, les insectes ne sont pas des plus glamour et ne touchent pas l'homme. C’est un des problèmes de la protection des espèces, notre manque empathie. Il est vrai que le sort d’un bébé panda capte davantage notre attention que celui d’une mite ou d’un bousier. Il y a très peu de peluche bousier méditerranéen.

Réaction en chaîne dangereuse pour notre survie

Les insectes sont essentiels à notre survie. Leur disparition provoque une réaction en chaîne. S'il n'y a plus d’insectes, il n'y a plus d’oiseaux qui s’en font des festins. Selon une étude de 2017, la disparition des insectes a participé à la disparition de 400 millions d’oiseaux mais également d’amphibiens et de hérissons.

Les chercheurs précisent que si on ne change pas nos habitudes agricoles, si on n’assainit pas les eaux et ne repense pas la place des insectes, l’extinction serait inéluctable. Oui, ça gratte, ça rampe, ça pique mais il serait peut être temps de dire Make our insecte great again !

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