Les petites phrases et les piques ne sont pas l'apanage de la politique française. Elles ont même été élevées au rang d'art aux États-Unis, où la culture du "roast", ces discours humoristiques où l'on balance un flot de piques acides à un adversaire ou à un allié, est une tradition bien ancrée. Ceci étant dit, derrière ces vannes bien senties se cachent souvent des vérités impossibles à aborder sous un autre angle que celui de l'humour.Paul Ryan, président de la Chambre des Représentants, l'un des Républicains les plus influents des États-Unis, l'a prouvé une nouvelle fois jeudi soir. N'étant pas, malgré sa position, le fan le plus acharné qui soit de Donald Trump, il n'a pas résisté à la tentation de lui réserver les meilleures vannes de son discours lors du dîner de charité de la fondation Alfred E. Smith, rendez-vous très important de la politique américaine.Speaker Paul Ryan roasts President Trump at Al Smith dinner. Read more: https://t.co/C6yskrwuzU pic.twitter.com/erfbk1pJLY— NBC News (@NBCNews) 20 octobre 2017"Tous les matins, explique Ryan, je fais un tour sur Twitter pour voir les tweets que je prétendrais n'avoir pas vus plus tard dans la journée". Une référence évidente à la propension bien connue et souvent commentée de Trump à utiliser le réseau social comme défouloir. Evoquant le passage de Trump lors du même dîner l'an dernier, en pleine campagne présidentielle, où son discours et ses prétendus bons mots à l'égard d'Hilary Clinton lui avaient valu - chose rare dans cet évènement guindé - des huées, Ryan ajoute : "certains ont trouvé ce discours indigne d'un personnage public, et ont jugé ses commentaires offensants. Dieu merci, il a bien retenu la leçon".Voilà qui promet une bien belle ambiance entre Trump et sa majorité au Congrès, qui n'avait pas vraiment besoin de cela.