Au pays de la transparence
Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine est tenue depuis 30 ans maintenant par
Patrick Balkany et sa femme Isabelle. Lui maire, elle, première adjointe.
L'homme a été condamné il y a un peu plus de 15 ans par la justice pour avoir
bénéficié à titre personnel des services d'employés municipaux. Il doit encore
plus de 100.000 euros à la ville. Pourtant il est reconduit à chaque élection
municipale.
Certes, l'élu UMP a complètement transformé Levallois-Perret au
prix d'une dette abyssale. La ville est la plus endettée de France, plus de 11.000 euros par habitant. Pour assurer sa réélection Patrick Balkany a mis en
place une stratégie bien huilée selon Loïc Leprince-Ringuet, membre de
l'opposition municipale : "le clientélisme vis-à-vis des personnes âgées en
leur offrant un cadeau le 14 juillet, des places pour le Lido et vis-à-vis des
jeunes familles avec une multiplication des espaces verts et des crèches ".
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La transparence est inscrite dans la constitution en
Suède.
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Le gouvernement dit vouloir assainir la vie politique française.
La semaine dernière les ministres ont été tenus de publier leur patrimoine. Une
transparence à laquelle on n'est pas habitué en France. Comment cela se
passe-t-il chez nos voisins ? Direction la Suède. Là-bas le devoir de
transparence est inscrit dans la constitution. Connaitre le salaire de son
voisin n'est pas tabou, l'administration donne accès aux feuilles de paie, à la
déclaration fiscale, à l'adresse personnelle, au statut marital de chaque
citoyen. C'est encore plus vrai pour les hommes politiques qui rendent publics
leurs notes de frais, leurs salaires, leurs feuilles d'imposition. Seuls les
documents ayant trait à la sécurité du pays restent secrets.
Les élus doivent aussi vivre simplement et se montrer proches du
peuple. Il n'est pas rare de croiser un ministre à vélo dans les rues de
Stockholm ou de faire la queue dans un supermarché avec un autre. Seul le
premier ministre à un appartement de fonction. Une proximité qui parait tout à
fait normal à Ann, médecin hospitalier d'une quarantaine d'années "les élus
représentent les Suédois, ils doivent vivre comme nous. C'est mal vu de se
croire au-dessus des lois en Suède ".
Une proximité et une transparence que les Suédois ont parfois
payées très cher, ces trois dernières décennies, deux de leurs ministres ont été
assassinés en public. Mais cette exigence a aussi assaini la vie politique et
redonné aux Suédois confiance en leurs élus.
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