"Le gouvernement nous ment. On ne voit pas de planstratégique pour Haïti." Jean est un peu désabusé lorsqu'on lui demandesi son quotidien s'est amélioré depuis un an. Dans les rues embouteillées dePort au Prince, il attend de trouver des clients avec sa moto taxi. Il espéraitavec la rentrée des classes, début octobre, récupérer quelques courses pour lesécoliers mais ce jeune père de famille n'a pas de travail. Comme beaucoup, il areconstruit sa maison en tôle avec les moyens du bord et sans aide ni dugouvernement, ni des ONG.Miclem, elle, vit à Camp Corail, un campement provisoireinstallé à la sortie de la capitale haïtienne. Au lendemain du séisme, il n'yavait que mille familles d'installées dans ce camp. Attirés par l'aide alimentaire,aujourd'hui, plus de 80 000 personnes vivent dans des abris de fortune.Devant de nombreuses tentes, de petits tas de pierres s'amoncellent. Bientôt,les habitants espèrent construire en dur. " Moi, je vis au jour le jourgrâce à mon travail " , explique la directrice de la laverie. Grâce à uneONG, entrepreneurs du monde, Miclem a pu lancer son activité de laverie.Aujourd'hui sur l'île d'Haïti, ONG, bailleurs de fonds privés ou publics ont monté detrès belles initiatives mais qui se font à toutes petites échelles et sur leplan global on ne voit pas vraiment comment les choses s'organisent. Parexemple il n'y a pas de grandes grues dans Port au prince pour reconstruiremassivement des logements. Le chantier de démolition du palais présidentielvient juste de commencer. C'est l'ONG de Sean Penn qui le fait mais pourl'instant on ignore qui le reconstruira.Depuis trois semaines, les grandes villes haïtiennes sont lethéâtre de manifestations anti-Martelly. Très organisées par l'opposition, ellesdénoncent la flambée des matières premières et la vie chère. La baisse dupouvoir d'achat est évidemment encore plus dure dans un pays où un ouvrier negagne que 150 euros par mois et où la plupart des produits sont importés.Michel Martelly avait promis un véritable changement passeulement pour relever Haïti du tremblement de terre mais aussi pour sortir lepays de ses démons de corruption et de pauvreté. Les espoirs sont aujourd'huidéçus.Michel Martelly avait promis l'éducation pour tous, unemeilleure santé, de l'éclairage pour tous, plus de justice et de sécurité. Minoritairepolitiquement au parlement, il lui a fallu plusieurs mois pour former songouvernement mais il assure aujourd'hui être au travail et avoir déjà desrésultats. " Il n'y a plus que 300 000 personnes sous des tentesaujourd'hui c'est bien mieux que ce dont nous avions hérité " ,explique-t-il.Flanqué de gros bras dans son service de sécurité, MichelMartelly reste un personnage haut en couleur. L'ancien chanteur finitrégulièrement ses conférences de presse en musique. Mais cela ne l'empêche pasd'avoir encore la confiance des principaux bailleurs en Haïti. Il a eu lasemaine dernière la visite du couple Clinton mais aussi du ministre français dudéveloppement, Pascal Canfin, venu signer un nouvel accord de coopération.Aide publiques, fonds privés, actions d'ONG : 10milliards ont été promis à Haïti depuis le séisme du 12 janvier. Tout n'est pasarrivé jusqu'aux sinistrés et bientôt 3 ans après des réformes de fonds sontengagées mais la population attend elle un résultat visible qui tarde à venir.Anne-Laure BarralEtats-Unis : Qui se souvient encore de la crise desSubprimes ? Ces milliers de petits propriétaires ayant acheté desmaisons trop chères, à des taux trop flexibles et qui se sont retrouvésétranglés par les remboursements et expulsés par les banques. C'est pourtantpar là qu'a commencé la crise financière, l'éclatement de la bulle del'immobilier, les prêts " titrisés " par les banques qui y voient unproduit très juteux, et l'effondrement en bourse d'une pyramide fragile. Les Subprimes,en 2008, c'était le symbole de l'inconséquence des banques et le prélude à larécession. Pourtant, 4 ans plus tard, peu a été fait pour ces propriétairestrop confiants dans l'économie et ruinés aujourd'hui... Italie : des scandales de corruption à répétition En Italie, alors que les élections législatives sont prévuespour le printemps, la classe politique est secouée par des scandales decorruption à répétition. L'Italie est le 69éme pays sur 182 dans le classement deTransparency International de perception de la corruption, après les pays européenset le Ghana, par exemple. Ces derniers mois, les scandales financiers onttouché tous les partis, et l'Italie du nord au sud, il n'y a pas de région plusvertueuse qu'une autre.