S'il est favorable à l'intervention de la France, il explique qu'elle ne doit pas être seule. "Les Nations unies doivent envoyer des troupes pour remplacer l'arméefrançaise. Il faut surtout que les pays africainss'organisent. "Evoquant ensuite les points chauds de la planète, Kofi Annanpointe du doigt les erreurs commises par les occidentaux dans ledossier syrien. En refusant l'accord, dont il avait lui-même tracé les grandeslignes en juin 2012, les occidentaux ont perdu un temps précieux pendant lequella liste des victimes s'est allongée.Concernant l'Afghanistan, Kofi Annan masque mal sonpessimisme "Sans les troupes étrangères, je ne suis pas sur que lestroupes afghanes peuvent tenir face aux Talibans. "Interrogé sur l'ONU, il estime que cette institutiondoit changer. "Il faut réformer le conseil de sécurité. Le conseil de sécurité n'est ni représentatif nidémocratique. " Aucun pays d'Afrique ni d'Amérique du sud n'a de siège permanent. Il faut créer cinq ou six sièges en plus. Une réforme est indispensable les pays émergents ne vont pas accepter cettesituation indéfiniment.Kofi Annan fait le constat d'un monde multipolaire, mais quin'est pas forcément plus dangereux qu'autrefois. D'abord parce que les opinionspubliques sont plus fortes et mieux à même de freiner l'excès de leursdirigeants.Le Moyen Orient reste une zone à risques mais plusglobalement, il y a moins de guerres civiles aujourd'hui qu'il y a dix ans. "Onne doit pas être désespéré," conclut-il. Kofi Anan publie : Intervention, une vie dans la guerreet dans la paix , aux éditions Odile Jacob