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Un monde d'avance. Le Tchad, allié inconditionnel de la France ?

Le président tchadien Idriss Deby, au pouvoir depuis 30 ans, est un allié précieux pour la France, qui continue de le défendre contre vents et marées.

Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président tchadien Idriss Deby alors qu'il arrive pour déposer son bulletin dans un bureau de vote à N'djamena, le 11 avril 2021. (MARCO LONGARI / AFP)

L’armée tchadienne affirme avoir repoussé, mardi 13 avril, une incursion de rebelles en provenance du territoire libyen. Cette offensive coïncide avec la présidentielle tchadienne, qui a eu lieu dimanche. La réélection d’Idriss Deby, au pouvoir depuis 30 ans ne fait aucun doute, même si les résultats ne sont pas encore publiés. Le président tchadien est un allié précieux pour la France, qui sait aussi lui rendre de grands services.

Jusqu’à présent, le Tchad ne parle pas d’un éventuel coup de main de la France pour repousser les rebelles venus de Libye. Selon le gouvernement tchadien, plusieurs colonnes de véhicules lourdement armés ont attaqué un poste frontière à Zouarké, à un millier de kilomètres au nord de N’Djamena, dans le massif du Tibesti. Les autorités affirment que la situation est sous contrôle et que rebelles - pourchassés par les forces de sécurité - sont en débandade, après l’intervention de l’armée de l’air tchadienne. Une aviation modeste qui ne compte que quelques appareils en état de voler, notamment des MIG21. Or l’appui aérien est un élément stratégique dans ce pays deux fois plus étendu que la France.

La France continue de soutenir Idriss Deby

Deux autres incursions sérieuses ont déjà eu lieu, la première en 2008 qui avait permis aux rebelles d’atteindre les portes du palais présidentiel à N’Djamena, avant d’être repoussés in-extremis grâce à l’intervention de l’armée française. Et en 2019 une attaque venue de Libye avait également été stoppée par des bombardements français, à la demande du régime tchadien. Les rebelles qui ont attaqué dimanche sont basés en Libye, où ils ont conclu un pacte avec le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est du pays.

C’est une constante de la politique française au Sahel depuis l’arrivée au pouvoir d’Idriss Deby avec l’aide de Paris il y a plus de 30 ans. Pour la présidentielle de dimanche dernier, le numéro un tchadien a fait campagne sur le thème de la paix et de la sécurité. Et la France en effet peut compter sur lui pour combattre le djihadisme. Mais sans illusion sur le bilan intérieur d’Idriss Deby. Malgré les ressources du pays - notamment en pétrole - la population est enlisée dans la pauvreté.

Les organisations des droits de l’Homme dénoncent une répression implacable, qui s’est intensifiée contre les opposants lors de la campagne électorale. Human Rights Watch parle de traitements inhumains et même de tortures. Si le résultat du scrutin (qui pourrait être annoncé à la fin du mois) ne fait pas de doute, la participation des 7,5 millions d’électeurs est plus incertaine. Aucun chiffre n’est encore avancé, mais les principales figures de l’opposition avaient appelé à l’abstention.

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