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Les grèves repartent pour un tour au Royaume-Uni

La France n'est pas le seul pays où la question du salaire des enseignants est sur la table. En Angleterre et en Irlande du Nord, les professeurs entrent en grève.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des enseignants tiennent des pancartes lors d'une manifestation, le 1er février 2023. Photo d'illustration. (ADRIAN DENNIS / AFP)

En Irlande du Nord, la grève a lieu mercredi 26 avril. En Angleterre ce sera le lendemain, le jeudi 27 avril. Le principal syndicat d'enseignants appelle à cesser le travail pour demander au gouvernement de revoir sa copie sur les hausses de salaires. Face à l'inflation, les pouvoirs publics ont proposé une prime exceptionnelle de 1 000 livres (1 100 euros) et une augmentation de 4,3% en 2024. Très insuffisant, répondent les syndicats qui ont consulté leur base, comme le veut la règle outre-Manche avant de déclencher un conflit social. Le résultat est de 98% en faveur de la grève !

Le message est clair et net. Les syndicats jugent la proposition du gouvernement Sunak "insultante", au regard d'une perte de pouvoir d'achat estimée à 23% depuis 13 ans. De plus l'inflation reste très élevée au Royaume-Uni, au-dessus de 10% au cours des 12 derniers mois.

Un bras de fer avec le gouvernement

Dans le primaire comme le secondaire, bon nombre d'écoles vont donc rester fermées mercredi en Angleterre. En revanche, pas de soucis en Écosse ou au Pays de Galles, parce que là des accords salariaux ont été trouvés avec les enseignants. La gestion de l'éducation est très décentralisée au Royaume-Uni. Et dans ces deux nations, des augmentations significatives ont été accordées aux professeurs. En Écosse par exemple, c'est 7% rétroactifs sur un an, plus une nouvelle hausse de 5% en 2023.

Face aux grèves, le gouvernement britannique semble vouloir jouer le bras de fer et dénonce l'irresponsabilité des syndicats. Le Premier ministre Rishi Sunak affirmait il y a quelques jours: "Nous pensons que notre proposition était raisonnable et honnête vu le contexte. Donc je suis évidemment déçu. Je ne veux pas que l'éducation de nos enfants soit prise en otage, personne ne le veut j'en suis sûr. Mais notre porte reste ouverte et j'espère qu'on trouvera une solution."

Cela dit, dans les faits, aucune nouvelle négociation n'est pour l'instant prévue. Et la ministre de l'Éducation Gillian Keegan, menace même de retirer la proposition initiale d'une prime exceptionnelle de 1 100 euros. Les syndicats, eux, sont décidés à remettre ça. Une nouvelle journée de grève est déjà programmée le mardi 2 mai.

Un conflit prêt à redémarrer dans les hôpitaux

En fin d'année 2022, le pays avait déjà été confronté à des grèves en série, et c'est loin d'être terminé. Dans certains secteurs, des accords ont été trouvés, par exemple, avec les conducteurs de bus ou les avocats pénalistes. Mais toute la fonction publique est appelée à cesser le travail après-demain. Le service des passeports est perturbé depuis de longues semaines. Et surtout, la grève pourrait redémarrer à l'hôpital. Les syndicats, là aussi, consultent leurs adhérents. Même chose dans le transport ferroviaire, où les grèves ont simplement été suspendues. Aucun accord salarial n'a été trouvé.

Ce sujet continue de figurer en tête de l'agenda politique. Depuis l'arrivée de Rishi Sunak au 10 Downing Street à l'automne 2022, les conservateurs ont refait une partie de leur retard sur l'opposition travailliste. Mais l'écart reste substantiel dans les sondages : environ 15 points d'avance pour les travaillistes à un peu plus d'un an des prochaines élections.

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