Les clichés à travers le monde. Les routes libanaises, particulièrement dangereuses ?
En ce mois d’août, franceinfo s’interroge sur les clichés que l’on associe parfois à un pays. Est-ce pertinent ? Ou, au contraire, infondé ? Aujourd’hui, direction le Liban. Entre automobilistes peu respectueux et voies en piteux état, les routes libanaises sont-elles vraiment impraticables ?
Elles l'assurent : Rowa et Isabella ne conduiront jamais au Liban. Assisses à la terrasse d'un café dans le quartier de Gemmayzé à Beyrouth, les deux touristes danoises de 26 ans attendent un taxi. Pour rien au moins elles ne conduiraient dans ce pays. "Ici, les gens conduisent très mal. Ils conduisent ivres, ils ne font pas attention aux feux rouges, ils vont vite… C’est fou, c’est vraiment la loi du plus fort !", lâche Rowa. "En conduisant correctement au Liban, on se mettrait en danger car personne ne le fait !", assure Isabella.
Vitesse excessive, téléphone au volant, sens interdit, stationnement en double file… Ces comportements sont pourtant punis par le code de la route libanais. Au volant, peu d'habitants applique ces règles. Au bord des routes, rares sont les policiers qui verbalisent.
Réseau routier en piteux état
Avec la crise économique qui ravage le pays depuis deux ans, l’État n’entretient plus le réseau routier. Yacoub Awada, chauffeur de taxi, connaît par cœur les obstacles qu’il va trouver sur sa route. "Il n’y a pas de pires routes que les nôtres. Il y a des trous et des bosses partout !, souffle le Libanais. L'autre jour, je suis tombé dans un trou et mon pneu a explosé. Ce trou était là depuis plusieurs mois mais personne ne l’a réparé." Nabih Jabr, sous-secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, constate, impuissant, la dégradation : "On voit de plus en plus d’accidents sévères, qui font beaucoup de victimes."
"Il n’y a plus d’argent pour maintenir les infrastructures routières, il n’y a plus d’électricité pour éclairer les routes. Beaucoup de citoyens n’ont plus assez d’argent pour maintenir leurs véhicules..."
Nabih Jabr, sous-secrétaire général de la Croix-Rouge libanaiseà franceinfo
Les accidents de la route sont l’une des premières causes de décès au Liban, 40% des victimes étant des piétons. En 2017, la Banque mondiale a engagé 200 millions d’euros pour réhabiliter les routes libanaises. Sur place, les travaux peinent à commencer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.