Le Rwanda profite de la Saint-Valentin pour exporter ses roses en masse
La fête des amoureux du 14 février donne à certains pays l'occasion de faire des affaires. C'est notamment le cas du Rwanda, en Afrique Centrale, qui exporte ses roses.
C'est une véritable industrie. La semaine du 8 février, le Rwanda a exporté plus de 43 000 kilos de fleurs, essentiellement des roses, deux fois plus que la semaine précédente avec trois fois plus de revenus à la clé.
C'est une conséquence directe de la demande des marchés européens pour la Saint-Valentin. C'est le moment clé de l’année pour les producteurs de roses dans le monde, un marché gigantesque de 4 milliards de dollars annuels. L'exportation s'opère essentiellement via Amsterdam, qui est la grande plaque tournante du marché des fleurs en Europe. Les Pays-Bas sont d'ailleurs un gros producteur eux-mêmes, tout comme l'Espagne, Israël ou le Kenya. Mais c'est sans doute en effet le petit Rwanda, seulement 12 millions d’habitants, qui connaît l'expansion la plus forte des dernières années.
100 000 tiges de roses par jour
Le Rwanda est un pays marqué par le génocide des Tutsis (800 000 morts en 1991). Et c'est une terre essentiellement agricole : l'agriculture emploie 80% de la population. Sa production s'est longtemps concentrée uniquement sur le café et le thé. Mais ces dernières années, le Rwanda a diversifié ses activités : production de fruits et légumes (bananes, oignons, tomates, carottes, etc.). Et donc production de fleurs, en particulier des roses.
Le climat à l'est du pays y est très favorable : entre 5 et 20 degrés la nuit, entre 20 et 30 degrés le jour, le tout à 1 500 mètres d’altitude. La principale entreprise, Bella Flowers, voit sa production doubler chaque année. Elle produit désormais 18 espèces de roses, qui sont destinées essentiellement à l'exportation : 80% de la production. L'affaire rapporte 3 millions de dollars, soit plus de 10% des exportations horticoles du pays. Et l'objectif c'est de quadrupler ce chiffre dans les quatre ans qui viennent.
Bella Flowers produit aujourd’hui 100 000 tiges de roses par jour, 40 millions de tiges par an. Les roses sont exportées vers quelques pays voisins comme l'Ouganda, la Tanzanie ou la République Démocratique du Congo et surtout vers l'Europe, en particulier donc pour la fête des amoureux du 14 février. Les principales destinations sont les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.
Un marché résistant malgré la pandémie
L'épidémie de Covid-19 complique un peu les échanges, forcément : plus de contrôles aux frontières, plus de tracasseries administratives. Mais l'impact est limité. D'abord, les pays africains, et notamment le Rwanda, ont relativement bien maîtrisé la pandémie depuis un an.
Le pays compte "seulement" 230 morts, donc ça veut dire que la production a pu se poursuivre. En Europe, le marché résiste, mais s'il a un peu évolué en raison de l’épidémie : moins de mariages, mais plus de décès. Donc toujours des fleurs. Ça peut paraître cynique et morbide mais c'est comme ça. Donc si vous achetez des roses dimanche pour la St Valentin, regardez, elles proviendront peut-être du Kenya ou du Rwanda.
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