Cet article date de plus de six ans.

Le débat des chefs agite le Québec

Tous les jours, "Un monde d’avance" donne un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée sous les radars. Aujourd’hui, direction le Québec, où se déroulait la nuit dernière le grand débat télévisé entre les quatre chefs de partis en lice pour les élections générales.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La belle province voit son tourisme s'envoler. Ci-dessus, le drapeau du Québec. (LAURENT CARO / MAXPPP)

Le "débat des chefs" est le nom que l’on donne, au Québec, au grand débat télévisé entre les candidats au pouvoir. Le débat s'est déroulé le 13 septembre sur Radio Canada. Il s'agit de 2h15 d’échanges entre les quatre chefs de partis en lice. Chez nos cousins, les élections générales se déroulent le 1er octobre.
On l'aura remarqué en France, la moindre élection primaire aux États-Unis passionne un grand nombre de médias, mais au Québec voisin, c'est silence radio. Environ six millions d’électeurs sont appelés à se prononcer dans cette région du Canada qui bénéfice d’une grande autonomie.

Aucun parti extrémiste représenté 

Les "chefs" sont quatre : ce groupe comprend tout d'abord le Premier ministre sortant, Philippe Couillard : il dirige le parti libéral, il est de centre droit mais libéral au sens anglo-saxon du terme sur les questions de société.
Il y a ensuite son principal rival, François Legault, qui a formé la Coalition Avenir Québec, que tout le monde appelle là-bas par ses initiales, CAQ. Il est un peu plus à droite, notamment sur les questions d’immigration. Vient ensuite Jean-François Lisée, qui dirige le Parti Québécois ("PQ"), plutôt social-démocrate et héritier du mouvement indépendantiste au Québec.
Enfin, Manon Massé, qui incarne le mouvement Québec Solidaire, développe une politique à dimension principalement écologique.
On notera au passage qu'il n'y a pas de partis extrémistes représentés.

Différents thèmes abordés 

Il est essentiellement question des retraites et de l’accès à la santé. On y aborde l'écologie, le salaire minimum mais aussi l’éducation, en particulier pour les enfants de moins 4 ans. L'immigration est également le thème dont on parle de plus en plus depuis le début de la campagne, avec une problématique particulière : le chômage étant faible au Québec (5%), il y a donc des pénuries de main d’œuvre et un besoin d’immigration. Toutefois, la CAQ (Coalition avenir Québec) veut réduire les quotas annuels d’immigrants (50 000 aujourd’hui) au motif que l’intégration, insuffisante, nuirait à l’identité québécoise.

Des débats animés

Cela a donné lieu, la nuit dernière, à quelques passes d’armes. Par exemple, le Premier ministre sortant Philippe Couillard a attaqué son adversaire de la CAQ, François Legault, en affirmant qu’il faisait "peur" à certains. Il est toujours intéressant aussi d’entendre le ton et la forme des échanges. François Legault a notamment lancé au Premier ministre sortant : "les Québécois sont tannés de vous avoir comme donneur de leçons."

L’autre particularité réside dans la présence des électeurs. Ce sont eux qui posaient les premières questions sur chaque thème. Raymonde Chagnon, une électrice, est devenue la star des réseaux sociaux pendant la soirée.
Lorsque l’animateur lui a demandé en direct "Êtes-vous satisfaite des réponses des candidats ?", madame Chagnon a répondu : "Pas tellement."
En quelques minutes, cette formule, "pas tellement", est devenue le "mot-dièse" (ou "hashtag") le plus utilisé sur les réseaux sociaux dans tout le Québec !

Le deuxième et dernier débat entre les quatre candidats se déroulera lundi, en anglais cette fois, pour les 10% d’électeurs anglophones du Québec.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.