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La Belgique est sans gouvernement depuis un an

C'est un anniversaire peu banal que nos vosins vont célébrer le 18 décembre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une séance plénière au Parlement fédéral belge, à Bruxelles, le 17 janvier 2019. Photo d'illustration. (STEPHANIE LECOCQ / EPA)

C’était le 18 décembre 2018 : le parti flamand NVA claque la porte du gouvernement, après la ratification du Pacte de de Marrakech sur les migrations. Le gouvernement de Charles Michel explose en vol. Et un an plus tard, c’est donc le statu quo : le seul changement, c’est que Charles Michel, nommé à la tête du Conseil européen début décembre a passé la main à une femme, Sophie Wilmès. Mais c’est de pure forme, il ne s’agit que d’une gestion des affaires courantes par une mini-coalition de centre droit. Elle ne regroupe que 38 députés sur 150 !

Et les élections de mai dernier en Belgique ont encore compliqué la donne, puisqu’elles ont été marquées par un recul des partis classiques de gouvernement, au profit des nationalistes flamands, de la gauche radicale et des écologistes. Autant dire que la constitution d’une alliance est devenue encore plus aléatoire. Selon un sondage IPSOS paru ce mardi matin, 80% des 11 millions de Belges trouvent cette situation "honteuse".  

La dérive budgétaire

Cela dit, ça fonctionne quand même ce gouvernement qui gère les affaires courantes. Sans doute parce que les Belges ont l’habitude. On est encore loin du record d’abord : en 2010 / 2011, le pays était resté sans gouvernement pendant 541 jours, un an et demi ! Concrètement, ça conduit à accroitre la dévolution des pouvoirs aux entités régionales, la Wallonie, la Flandre, la région de Bruxelles. En particulier sur les questions d’éducation, de culture, de politique familiale. Le gouvernement central ne garde à sa charge que les sujets vraiment régaliens, comme la Défense ou les Affaires étrangères.

Et puis économiquement, le pays tient le coup. La Banque centrale belge a même cette formule : "C’est une résistance étonnamment bonne." La croissance du pays est supérieure à la moyenne européenne. Et la Belgique emprunte même sur les marchés à taux négatif. Cela dit, plus les mois passent, plus la situation se complique. En particulier parce qu’aucun budget n’a été voté pour les années à venir. Donc aucune politique ne peut être vraiment engagée. Du coup, le gouvernement n’a d’autre choix que d’endetter l’Etat pour continuer à fonctionner. Et la dette publique est donc en pleine dérive.  

La résurgence de l'opposition Flamands/Wallons

En tout cas, il n'y a pas vraiment de solutions en vue. Depuis un an, six tentatives de formation de gouvernement ont échoué. C’est extrêmement compliqué parce que le paysage politique est très morcelé avec 10 partis représentés au Parlement. Et puis, comme souvent en Belgique, la Wallonie et la Flandre n’ont pas la même couleur politique. Plus à gauche et écologiste en Wallonie, plus à droite en Flandre. L’hypothèse d’un référendum sur la partition du pays ressurgit donc à la faveur de cette impasse politique. Les autres options, c’est un gouvernement d’experts. Ou bien la convocation d’élections anticipées. Ça reste l’option la plus probable. Sauf que pour convoquer de telles élections, il faut au préalable que le Parlement s’autodissolve à la majorité des voix. Et les députés ne veulent pas. On tourne en rond. Bonjour le casse-tête !    

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