Italie : La ville de Bologne inquiète pour sa tour penchée

Pise n'a pas le monopole des tours penchées en Italie. À Bologne, la très photogénique tour Garisenda inquiète les scientifiques et la municipalité.
Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La tour Garisenda, penchée, dans le centre-ville de Bologne (Italie). (LENZ, G. / ARCO IMAGES GMBH VIA MAXPPP)

Tour médiévale construite au XIIe siècle, la Garisenda est un symbole de la ville de Bologne. Située en plein centre-ville, elle penche d'un angle de quatre degrés, presque comme celle de Pise, plus célèbre. Cette tour a pour habitude de bouger mais, ces derniers mois, les scientifiques qui la surveillent ont détecté des "oscillations anormales", des "bruits", des "vibrations", et des "mouvements", plus puissants que la normale. Ils sont minuscules d'à peine quelques millimètres, mais ils inquiètent.

En conséquence, la circulation autour de la tour Garisenda a été fortement limitée. Cela ne signifie pas cependant qu'il existe un risque immédiat d'effondrement. La sous-secrétaire à la Culture évoque plutôt un danger de détachement d'éléments de la tour. Le maire de Bologne rappelle que la tour Garisenda a toujours légèrement bougé. Parfois ça ne veut rien dire, mais dans certains cas, il faut agir.

Il est alors indispensable d'éloigner les vibrations des bus et des voitures pour que les scientifiques puissent "écouter" Garisenda et comprendre l'ampleur du problème. Toute trace de mouvement ou de fissure est finement auscultée avec des capteurs acoustiques installés pour guetter chaque craquement ou bruit suspect.

Un tour déjà raboté dans le passé

La tour Garisenda date du XIIe siècle et elle penchait déjà au XIVe puisque le sol en dessous s'affaissait. Pour plus de sécurité, une partie de son sommet a été coupé. Elle mesurait 60 mètres de haut, elle n'en fait plus que 48. Ce n'est d'ailleurs pas la seule rénovation à laquelle la tour a eu droit. En 2020, des ceintures d'acier ont été installées autour pour former une sorte de coque protectrice.

En ce qui concerne les études actuelles, rien n'est encore acté puisqu'un rapport doit être présenté dans un mois. L'idée étant de protéger au maximum ce monument phare de Bologne. Une des solutions évoquée serait de rendre piétonne la place où se situe la tour Garisenda pour la protéger, elle et sa voisine, Asinelli, une autre tour plus haute et moins penchée.

Rééquilibrer et redresser une tour complètement est extrêmement rare. Lorsque l'on n’arrive pas à stabiliser une inclinaison, la plupart du temps, la tour est détruite. Celle de Pise a tout de même pu être redressée de 0,5 degré avec un système de trous percés en profondeur dans le sous-sol argileux.

Pise et Garisenda ne sont d'ailleurs pas les seules à être inclinée. À Saint-Moritz, en Suisse, une tour penche plus fortement que Pise et Garisenda. Pour limiter les dégâts, la cloche à son sommet a été retirée. Une autre tour très emblématique penche également, celle de Big Ben à Londres. Elle penche de 0,3 degré, une inclinaison presque invisible à l'œil nu.

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