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Inde : les roches friables de l'Himalaya s'effondrent et piègent 41 ouvriers dans un tunnel

Depuis le 11 novembre, 41 ouvriers sont enfermés dans un tunnel creusé dans les contreforts de l’Himalaya. Ces roches friables sont fragilisées par la fonte des glaces et les forages pour les délivrer sont très dangereux. Une caméra a néanmoins pu les atteindre mardi pour rassurer les familles.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le 22 novembre 2023, les sauveteurs indiens ont foré deux tiers du chemin à travers les débris, vers 41 travailleurs coincés dans un tunnel routier effondré. (ARUN SANKAR / AFP)

En Inde, les 41 ouvriers d’une société publique de construction se sont retrouvés bloqués le 11 novembre à plusieurs dizaines de mètres sous terre. Sur ce chantier destiné à augmenter la capacité touristique de la région, voilà 11 jours qu'ils sont dans l’obscurité, la poussière et les premiers symptômes de dysenterie sont en train d’apparaître chez certains travailleurs. Les familles n’ont été rassurées que mardi 21 novembre, lorsque les premières images de l’équipe ont pu être tournées, grâce à une caméra endoscopique glissée dans un tube d’acier de 15 cm de large.

Phase critique du forage final

Sur ces images, on demande aux ouvriers de se montrer à la caméra pour évaluer leur état, et les sauveteurs tentent de les rassurer, leur assurant l'envoi de nourriture dès que le tuyau sera nettoyé. Du riz, des lentilles, de l’oxygène, de l’eau et des médicaments, les ouvriers n’y ont accès que depuis mardi.

Une première tentative d’évacuation a échoué le week-end dernier. La première option était de creuser à l’horizontale à travers les gravats, pour atteindre la cavité dans laquelle sont enfermés les 41 travailleurs, mais un nouvel effondrement a douché les espoirs des sauveteurs. Ce travail spécifique nécessite des experts venus des quatre coins du monde. Sont présents des experts locaux, qui avaient été sollicités dans une situation similaire en 2018, ainsi qu'une entreprise thaïlandaise, qui était parvenue à sauver 12 jeunes footballeurs et leur entraîneur pris par une montée des eaux dans la grotte de Tham Luang.

Des sauveteurs norvégiens se sont également ajoutés ainsi que le président de l’Association internationale de forage de tunnel, qui se dit positif : "On va sortir ces mecs de là, il y a un gros boulot qui a été fait, on va y arriver, je vais trouver la solution et je vais les sortir de là." La deuxième tentative qui est en cours, nécessite un forage à la verticale, pour tenter d’introduire, sur 57 mètres de long, un tube de 90 centimètres de diamètre, permettant d’exfiltrer les ouvriers un par un. Une option tout aussi sensible car le sol de la région est extrêmement fragile.

Des mises en garde ignorées

Cette fragilité est due à la fonte des glaciers de l’Himalaya qui sont tout proches. Dans son rapport de 2020, l’autorité nationale de gestion des catastrophes indiquait que cette zone, composée d’une roche calcaire et friable, était "exposée à des défis critiques". À la même période, un groupe d’experts nommés par la Cour suprême indienne a même préconisé "l’interdiction des projets de tunnels" aux abords de l’Himalaya.

Mais la région abrite deux des sanctuaires hindous les plus sacrés. Chaque année, le nombre de touristes augmente dans la région et c'est une manne financière à laquelle n’ont pas voulu renoncer les autorités. Ce tunnel doit faciliter l’accès aux deux sites et se creuse au mépris des avertissements des géologues.

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