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Élections européennes : la Belgique pourrait tourner écolo

Toute la semaine, un regard sur la campagne électorale chez nos voisins. Après la Pologne et la Grèce, direction la Belgique, où les écologistes ont le vent en poupe lors d'un scrutin qui renouvelle aussi le Parlement national.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Rue dans le centre de Bruxelles avec vue sur l'Hôtel de Ville en novembre 2017. (STÉPHANE MILHOMME / FRANCE-INFO)

Les Verts semblent tirer profit d’une campagne qui n’a pas vraiment décollé chez nos voisins. Pourtant, tout est réuni pour mobiliser les huit millions d’électeurs belges : Bruxelles est le siège des institutions européennes, le vote est obligatoire en Belgique et surtout parce que dimanche 26 mai ce ne sont pas seulement les européennes mais aussi les régionales et surtout les législatives.  

Autant dire que le renouvellement des 21 députés européens (c’est le quota de la Belgique) passionne moins que l’élection des 150 députés au Parlement national. En effet, depuis décembre dernier, il n’y a plus de gouvernement en Belgique. La coalition hétéroclite au pouvoir (libéraux, chrétiens-démocrates, nationalistes flamands) a éclaté sur la question de la signature du Pacte mondial sur les migrations. Et il n’est pas dit que le lundi 27 mai au matin, le pays redevienne gouvernable, vu l’éclatement du paysage politique. Cela dit, l’événement majeur de ce triple scrutin pourrait être la poussée écologiste. À Bruxelles en particulier, les écolos pourraient déboucher en tête avec 23% des voix. Et ils approcheraient les 20% en Wallonie. Pour les élections européennes, ils sont évalués autour de 15%, deux fois plus qu’il y a cinq ans.  

L'impact du mouvement des jeunes pour le climat

Il faut dire que la question de l’environnement a été centrale dans la campagne, notamment grâce à la mobilisation des jeunes. Le mouvement Youth for Climate est très fort en Belgique, beaucoup plus qu’en France. Ensuite, il y a une situation de fait qui inquiète beaucoup de Belges : la pollution en hausse dans les grandes villes, l’état préoccupant des centrales nucléaires, et le blocage par les nationalistes flamands des directives européennes sur les énergies renouvelables.

Par conséquent, aux législatives les Ecologistes (qui regroupent deux partis, un en Wallonie, un en Flandres) sont donnés au coude-à-coude avec les nationalistes flamands, en tête des intentions de vote. Il est possible qu’ils se retrouvent en position d’arbitre pour la formation d’une coalition. Autrement dit il n’est pas exclu que le prochain premier ministre belge soit un écologiste. Ce serait un événement en Europe.  

L'unité nationale belge toujours en sursis

L’environnement n’est pas le seul sujet de cette triple campagne législatives,  régionales et européennes en Belgique. Il y a au moins trois autres thèmes présents. D’abord la question économique et sociale, d’autant que le mouvement des "gilets jaunes" a également touché la Belgique. Et ces deux dernières années, le nombre de contrats précaires a explosé dans le pays. Cela explique l’émergence en Wallonie d’un nouveau parti de gauche radicale, le PTB. Ensuite, il y a le sujet de l’immigration, plus prégnant en Flandres où l’extrême droite du Vlams Belang devrait progresser et approcher les 15%. Enfin, comme toujours en Belgique, il y a la question de l’unité nationale et des clivages entre Wallonie, Flandres, et région de Bruxelles. Et tout est lié. Par exemple, si les nationalistes flamands sont exclus d’un futur gouvernement de coalition au profit par exemple des écologistes, il est probable que leurs velléités autonomistes repartent de plus belle.      

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