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Cannes, un festival de palmes. Sur un air de scandale avec "La Grande bouffe" en 1973 et "Sous le soleil de Satan" en 1987

Pour célébrer les 70 ans du festival de Cannes, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, raconte sur franceinfo ces événements qui ont marqué la Croisette. Ce jeudi : des huées pour Marco Ferreri en 1973 et pour Maurice Pialat, malgré sa palme d'or, en 1987.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Michel Piccoli sur le tournage de "La Grande bouffe", de Marco Ferreri, qui fit scandale à Cannes en 1973. (SUNSET BOULEVARD / CORBIS HISTORICAL)

Que serait le festival de Cannes sans ses batailles, ses engueulades et ses hurlements ? En 1973, La Grande Bouffe, de Marco Ferreri, est en compétition. Quatre hommes dans la force de l'âge s'enferment dans une maison pour jouir de tous les plaisirs à en mourir. Le scandale est énorme

La critique se déchaîne, le public hurle lors de la projection. "On a du mal à imaginer, aujourd'hui, qu'un tel film puisse être réalisé, dans ce discours de fond très apocalyptique sur la fin de la société de consommation, indique Thierry Frémaux sur franceinfo. Pourtant, le film reste baigné d'une force, d'une mélancolie... La mort de ces hommes, Ugo Tognazzi, Philippe Noiret, Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, restant comme l'une des choses les plus fortes imprimées sur pellicule dans les années 1970." 

Pour le délégué général du festival de Cannes, "c'était une chose très formidable de voir un grand auteur comme Marco Ferreri aller jusqu'au bout de ce type de conviction. Et de voir des acteurs, qui étaient des stars de leur époque, aller franchement épouser le point de vu de l'auteur".

En 1987, la palme d'or est décernée à l'unanimité à Maurice Pialat pour Sous le soleil de Satan. Hué lors de la cérémonie, le réalisateur lance au public : "Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus !" Pour Thierry Frémaux, "Maurice Pialat, et il avait raison, a considéré que les sifflets méritaient une réponse." Le délégué général du festival salue un "film exigeant, un film lent, mais un film pas ennuyeux. On revient à l'essence même du cinéma".

De La Grande bouffe à Ken Loach, en passant par les grands moments du cinéma italien, les films audacieux et les années à scandale, chaque jour, en attendant la cérémonie d'ouverture du 70ème festival de Cannes, franceinfo raconte ces palmes qui ont marqué l'histoire du festival avec son délégué général, Thierry Frémaux, et Thierry Fiorile, spécialiste du cinéma à franceinfo. Chacun des 35 épisodes s'articule autour d’une thématique.

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