Retrouver confiance en l'eau du robinet, seule solution viable face à la pollution plastique
Nestlé Waters a annoncé, mardi 16 mai, la suppression de 171 postes à Vittel dans les Vosges. En cause : la baisse des ventes, mais aussi le changement climatique et notamment à la sécheresse. Du côté de Volvic, la population fait même face à des restrictions d'alimentation en eau potable.Une certaine eau, peu profonde, serait déterminée directement pour la population, tandis que l'eau de Volvic vient d'une autre extrêmement profonde, d'une poche différente. Ces habitants qui manquent d'eau potable risquent d'être alimentés par des bouteilles d'eau Cristaline ou des camions citernes alors qu'ils ont sous leurs pieds de l'eau minérale.
Un système à plusieurs niveaux
Pour bien comprendre, il existe des eaux plutôt en surface et des nappes profondes dans lesquelles les industriels puisent des nappes captives. Ces eaux minérales se sont enrichies durant des décennies, voire des milliers d'années. Les grands minéraliers viennent alors extraire dans des forages profonds, en général à une centaine de mètres de profondeur.
À Evian, la dernière période glaciaire appelée le Würm, a directement permis entre -117 000 ans et -11 000 ans d'avoir des graviers, un ensemble de sables qui se sont additionnés, ce qui a permis d'accueillir de l'eau entre les grains. Cette poche permet d'avoir de l'eau enrichie en minéraux, en bicarbonates, en sodium, en magnésium, en calcium. Ces eaux sont des eaux qui étaient d'ailleurs habituellement utiles pour la santé humaine et protégées et qui aujourd'hui sont dans les mains de grands groupes agroalimentaires. Tout cela pose la question du bien commun. À qui appartient cette eau ? Est-ce qu'on peut se permettre d'extraire massivement de l'eau qui a été enrichie, qui est protégée si c'est le cas ?
Cela pose aussi la question de produire de l'eau en bouteille qu'on exporte beaucoup alors que des populations sur place viennent à manquer. C'est la limite d'un système à plusieurs niveaux. En France, près de 310 000 tonnes de bouteilles plastiques qui sont produites par an. Près de 25 millions de bouteilles sont utilisées chaque jour, dont on sait que 90% du plastique ne sera jamais recyclé. Mais derrière, on a quand même une eau qui est une poche minérale, une richesse de la France qui est en train d'être extraite. Alors qu'en réalité, quand on regarde l'eau minérale, on se rend compte que bien 66% de notre eau du robinet vient directement de l'eau de source, donc de l'eau profonde, elle-même enrichie. Néanmoins, la population a perdu confiance dans cette eau du robinet.
Le consommateur a un rôle à jouer
C'est le prochain défi. L'eau du robinet est potable. Les normes de potabilisation sont extrêmement poussées, mais le consommateur doit dépasser le goût du chlore. Pour ça, il existe des solutions et notamment des filtres à la sortie de son robinet. Ils ne sont pas assez industrialisés, développés, et pourtant ils existent. Les filtres à charbon permettent eux aussi de gagner en goût.
D'un autre côté, la lutte contre les atteintes par les pesticides doit s'intensifier, après les différents scandales qui ont eu lieu, notamment avec des fongicides retrouvés dans nos eaux du robinet. Donc il faut préserver ce milieu-là et retrouver confiance dans cette eau du robinet. Il faut aller vers cette solution : c'est la seule qui est viable.
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