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Transportez-moi. Les marins du futur

Demain dimanche 4 novembre, plus de 120 participants à la Route du Rhum s’élanceront dans une traversée de l’océan Atlantique en solitaire au départ de Saint-Malo.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'"Energy Observer" sur la Seine, à Paris, en juillet 2017. (MATHILDE LEMAIRE / RADIO FRANCE)

Le départ de la Route du Rhum demain dimanche 4 novembre, à Saint-Malo, à destination de Pointe-à-Pitre à la Guadeloupe nous donne aujourd'hui l'occasion d'évoquer les marins et architectes qui innovent dans la navigation à voile.

Marc van Peteghem, architecte naval est le spécialiste mondial des bateaux à foils, qui permettent de maintenir les coques au-dessus de l’eau, donc moins de traînées, et plus de vitesse. C’est la tendance de cette 40e édition de la Route du Rhum.

Et Marc van Peteghem ne s’arrête pas là, car il a conçu des ailes rigides, exactement comme des ailes d’avion qui, installées sur les côtés de la coque, permettront de faire baisser considérablement la consommation de carburant des bateaux de commerce ou de pécheurs.

La pollution des transports maritimes

Lorsqu’on sait qu’un seul de ces géants des mers, comme les bateaux de croisière ou porte containers, génère autant de pollution aux particules fines qu’un million de voitures, il est en effet grand temps d’innover. Ces fameux bateaux à foils que l’on verra demain ont également de multiples applications, comme le taxi volant, le Sea Bubbles conçu par Alain Thébault, que l’on verra bientôt sur la Seine à Paris qui adopte le même principe mais en électrique, donc pas de bruit, pas d’émissions et pas de vagues.

Présentation des Sea Bubbles sur la Seine, en mai 2018. (RADIOFRANCE / BENJAMIN MATHIEU)

L’avenir appartient aux bateaux qui volent !

Alain Thébault, concepteur du Sea Bubbles

Les énergies propres de demain

À Saint-Malo est également présent un bateau qui ne participe pas à la course mais qui montre les technologies propres de demain. Il s’agit de l’Energy Observer, un véritable laboratoire des énergies nouvelles, dont le fondateur et capitaine est Victorien Erussard Ce bateau est équipé de panneaux solaires et d’éoliennes ultra performants, et surtout de piles à combustible qui fournissent l’énergie électrique, et dont l’hydrogène est fabriqué à bord, à partir de l’eau de mer.

Energy Observer (Energy Observer)

Les coups de coeur de la semaine

Cette semaine, il y a plusieurs coups de coeur pour ces marins qui sillonnent les mers dans le but de constater les dégâts en matière environnementale. 

Le TARA est revenu faire escale à Lorient samedi dernier, après une expédition dans le Pacifique, pour étudier les dégâts environnementaux sur la flore et la faune, notamment les massifs coralliens qui sont en train de mourir.

La goélette Tara mouille au large de l'île Shikinejima, située à 150 kilomètres au sud de Tokyo (Japon) le 28 mars 2017. (TORU YAMANAKA / AFP)

Un des premiers constats, c’est que le changement climatique est en cours : le plastique, les récifs coralliens qui abritent un tiers de la biodiversité de la planète sont aussi menacés, la température, l’acidité et la perte d’oxygène des océans. Il y a beaucoup de stress dans la mer qui illustre l’urgence de se prendre en main.

Romain Troublé, directeur et skipper des expéditions du TARA

 Autre coup de cœur : un bateau qui a fait le tour du monde avec comme seule énergie celle du soleil, et qui aujourd’hui, lutte contre la pollution : il s’agit du Planet Solar qui a navigué 60 000 km grâce à ses 500 m2 de panneaux solaires. Aujourd’hui rebaptisé Race for Water, il chasse les plastiques à travers le monde. Raphaël Domjan son concepteur, conçoit aujourd’hui un avion stratosphérique à énergie solaire, mais c’est une autre histoire.

Le "Race for Water", trimaran suisse naviguant grâce à l'énergie solaire. (RACE FOR WATER)

C’est d’ailleurs sur le même principe que le Plastic Odyssey, un bateau conçu par de jeunes Bretons, va faire un tour du monde, uniquement propulsé par les déchets plastiques qu’il vont collecter en cours de route.

Dernier coup de coeur pour le destin hors du commun de ces deux frères Bourgnon, icônes de la voile, dont Laurent qui a disparu en mer, le film qui lui est consacré sera diffusé sur Canal Sport ce soir. Yvan, lui, conçoit un énorme bateau nettoyeur capable de stocker 250 tonnes de plastique à bord mais il en faudrait beaucoup plus, notamment à l’embouchure des fleuves, sachant que chaque minute 18 tonnes de plastique sont déversées dans les océans.

Le navigateur Laurent Bourgnon à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 2 novembre 2014, avant le départ de la Route du Rhum. (JEAN MARIE LIOT / AFP)

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