Transportez-moi. Le vélo, clé de la mobilité de demain
A l’occasion des rencontres nationales du transport public qui se sont déroulées à Toulouse cette semaine, le vélo était à l’honneur parmi les industriels du secteur des mobilités, entre essor économique du secteur et innovation.
Cette semaine, la ville de Toulouse accueillait les rencontres nationales du transport public. Ce salon était organisé conjointement par l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et le groupement des autorités responsables de transport (GART). Cette dernière autorité regroupe les élus responsables des transports pour favoriser le dialogue entre toutes les parties.
Du 28 au 30 septembre 2021, le salon a été l’occasion pour les industriels d’exposer les innovations du secteur des transports. Entre la conception de véhicules 'zéro carbone' et la présentation du plus long téléphérique urbain de France, bientôt inauguré à Toulouse, il y a aussi un mode de transport très présent : le vélo !
Un usage qui a bondi en 2020
Le secteur du vélo a profité de la crise sanitaire. Si son utilisation a progressé de 30% en 2020, ce changement d’habitudes de transport est aussi une tendance qui s’inscrit dans la longévité. Depuis 2017, 12 000 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires ont été aménagés en France, conférant au secteur un poids économique considérable.
"Le vélo c’est 80 000 emplois directs en France, une expansion à toute vitesse. En termes financiers, on estime entre 8 et 10 milliards d’euros de retombées directes, et l’équivalent de 30 milliards d’euros avec les retombées indirectes."
Pierre Serne, ex président du Club des Villes et territoires cyclablesà franceinfo
Encore des progrès à faire
Pour autant, il reste du chemin à parcourir. Alors que les Hollandais sont connus comme les champions de l’utilisation du vélo au quotidien, avec 36% des trajets en vélo, et que ce chiffre atteint 23% au Danemark, la France, où le vélo ne représente que 4% des trajets quotidiens, soit la moitié de la moyenne en Europe, est encore à la traîne.
Ce développement timide trouve son origine dans le prix des vélos, qui a considérablement augmenté depuis l’apparition du Covid-19, avec la hausse de la demande, notamment pour les modèles électriques. Ces derniers mois, on enregistre une progression des prix de 30%, essentiellement imputable aux difficultés d’approvisionnement de composants venus d’Asie (caoutchouc, acier, aluminium, batteries …). Et les difficultés ne s’arrêtent pas là pour les cyclistes. On recense plus de 1 400 vols de vélos par jour en France, et l’augmentation des déplacements en vélo s’accompagne d’une hausse des accidents de 40%.
Une nécessité de formation
Mais que nos amis cyclistes se rassurent, des solutions existent : accélérer les infrastructures urbaines, mais également inculquer très tôt la culture du vélo et les bons comportements aux enfants, comme on le fait aux Pays-Bas par exemple. Sans oublier la formation et la professionnalisation ! Le secteur innove pour garantir la sécurité de ses usagers, en mettant au point des formations qualifiantes de mécaniciens et de conseillers cycles.
L’innovation se met aussi au service des cyclistes et des nouvelles mobilités. Les garages à vélo s’adaptent mieux à l’espace urbain et s’installent aux abords des gares et stations routières. La start-up “La ruche à vélo” () a, par exemple, imaginé un concept de garage automatique robotisé pour vélos.
"La ruche à vélo est un système de stationnement vélo complètement automatisé, dans lequel on dépose son vélo dans un sas d’accès. Ensuite, une machine récupère le vélo et le distribue dans les zones de stockage pour le rendre complètement inaccessible. Cela permet de garantir la sécurité du vélo et des équipements et de gagner en place au sol sur les espaces publics", souligne Antoine Cochou, fondateur de "La Ruche à vélo".
La clé de l’intermodalité
Afin de pérenniser ces nouveaux usages, le maître-mot est de miser sur la complémentarité des transports, ou intermodalité. Dans leurs stratégies de développement, les industriels du secteur prennent désormais pleinement en compte cette dimension et les nouvelles habitudes de déplacement de leurs usagers.
"Il y a 3 000 gares et haltes ferroviaires dans notre pays. Bien sûr, la gare, même petite, sera un lieu d’intermodalité parce qu’il faudra peut-être venir en vélo à la gare. Je pense que la gare sera absolument essentielle pour redonner un élan à la mobilité dans les régions."
Jean-Pierre Farandou, président de la SNCFà franceinfo
Pour des transports plus vertueux demain, il est donc important de favoriser l’ensemble des initiatives individuelles, et notamment celles à vélo !
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