Transportez-moi. Le transport dans l'humanitaire
Un rapport vient de sortir sur la logistique humanitaire, suite à un colloque organisé par Aviation sans frontières. Il y est question de la professionnalisation du transport et de la logistique humanitaire.
Malheureusement entre les guerres, les migrations climatiques, les épidémies, ce sont des millions de personnes qui ont besoin chaque année d'aide humanitaire, un rapport de l'ONU prévoit que cette année, plus d'1 million et demi de personnes auront besoin d'assistance humanitaire, et 1 million d'enfants seront atteints de dénutrition. Sans compter ceux qui meurent chaque minute, faute de soins. Autant de besoins qui nécessitent des moyens, dont les transports, explique Jean-Yves Grosse, président d'Aviation sans frontières
C'est faire le point du secteur aérien dans le secteur humanitaire
Jean-Yves Grosse
J'ai été leur pilote volontaire pour quelques missions, entre autres, en Somalie, Mozambique, Ouganda, des pays en guerre ou les routes sont dangereuses. Et lorsque vous vous posez directement dans les camps de réfugiés vous gagnez en temps et en sécurité. Erland Egiziano est directeur logistique à Médecins sans frontières.
Il y aura toujours la route mais l'avion reste le moyen de transport privilégié
Erland Egiziano
Évidemment tout cela a un coût !
Environ 25 milliards de dollars dont les 3/4 viennent de l'ONU, mais c’est à peine 2% du marché mondial de l’armement, et lorsqu’on sait que les conflits sont les premières causes des souffrances, notamment des enfants, on a de quoi s’interroger.
Ces zones de conflits sont aussi risquées pour les humanitaires
J’ai rencontré à ce sujet à Dubaï, dans le plus grand centre mondial de logistique humanitaire, Marc Mollate coordinateur pour l’Afrique.
Il y a des endroits un peu plus chauds que d'autres, on se demande toujours ce qui va se passer !
Marc Mollate
Mais il faut ajouter les risques sanitaires pour les épidémies
C'est un véritable casse-tête pour les ONG, lorsque les frontières sont fermées, pour contraindre les épidémies, il faut mettre en place des couloirs aériens sanitaires et aménager des aérogares confinées, comme à Dakar ou Pierre Lucas était coordinateur pour Afrique de l’ouest, pour le compte de l’OMS et du Haut-Commissariat aux Réfugiés.
Ça a été un véritable défi, nous avions tout à inventer
Pierre Lucas
Pour ceux qui voudraient travailler ou offrir du bénévolat, que peuvent-ils faire ?
L’humanitaire s’est professionnalisé, il y a même des formations en université. Il faut donc harmoniser le travail des bénévoles, des salariés et des volontaires qui ont un statut intermédiaire, Francis Charon, est l'ancien président de Médecins sans frontières et directeur de la fondation de France.
Les organisations ont besoin de professionnels !
Francis Charon
Votre coup de cœur de cette semaine est pour tous ces volontaires de l’humanitaire
Il y a en France plus de 16 millions de bénévoles et 2 millions de salariés, dans les diverses associations et ONG, dont 20% dans le social et l’humanitaire, un savant mélange de compétences, qui nécessite de la formation permanente. Caroline Soubie, est responsable formation et animation des bénévoles à la Croix Rouge.
Aujourd'hui on à plus de 58.000 bénévoles et 18.000 salariés
Caroline Soubie
Il faut également penser aux volontaires qui sont restés très longtemps sur le terrain, et qui veulent revenir à une vie civile, il existe pour cela des associations comme Résonances Humanitaires qui les accompagnent.
En collaboration avec Kilien Messaï de Boissard
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