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Transportez-moi. Intempéries et transports

Nous avons eu cette semaine un épisode neigeux qui a affecté les transports qu’ils soient routiers, ferroviaires, ou aériens. Comment quelques centimètres de neige peuvent bloquer un pays ?

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
L'autoroute A31 sous la neige au niveau de Thalange (Moselle), le 31 janvier 2019. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

La neige et les gelées soudaines peuvent rapidement bloquer les grands axes de notre pays. Il faut dire que nous n’avons pas la culture des grands froids et qu’il y a plus de 65 millions de déplacements en France par année, soit 2 000 déplacements par seconde. C’est dire qu’un grain de sable peut en effet bloquer les transports.

Les prévisions n’ont jamais été aussi fiables

Les ordinateurs utilisés par les centres météorologiques traitent des millions de données en pétaflop, c’est-à-dire un million de milliards d’opérations par seconde ! Mais la situation sur nos routes peut varier en quelques secondes et à 100 mètres près ! Etienne Gaudin, directeur de Wattway chez Colas, explique que les capteurs doivent se multiplier, par exemple en équipant les véhicules qui transmettent automatiquement, entre autres, les données météo.

En attendant, on continue de déverser un million et de demi de tonnes de sel chaque année sur les axes routiers. Pas top pour les nappes phréatiques et la biodiversité. Et la facture s’élève à 100 millions d’euros par an. Hélène Jacquot-Gimbal, directrice de l’Iffstar, l’institut des transports, nous livre quelques recherches en cours. 

Une voiture roule sur la neige à Godewaersvelde (Nord), le 30 janvier 2019. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Nous travaillons sur différents sujets, l’un d’eux est de faire évoluer la couleur de la chaussée en fonction de sa température. L’autre est d’éviter la formation de verglas, en chauffant la sous-structure de la chaussée. Cela peut se faire en stockant de l’eau en automne de façon à ce que cela ne gèle pas !

Hélène Jacquot-Gimbal, directrice de l’IFFSTAR

Le transport aérien 

Une vieille plaisanterie dit qu’il vaut mieux un pilote plein qu’un réservoir vide ! Il faut juste comprendre qu’il faut prendre du pétrole en plus, soit pour attendre, soit pour dérouter l'avion sur un autre terrain. D’ailleurs chaque année dans le monde, seulement un million de passagers sont déroutés, sur les 32 milliards transportés.

Il faut savoir aussi qu’un avion de plus de 400 tonnes qui se pose à la vitesse de 250 kilomètres/heure a besoin d’une piste non glissante.

Des avions à l'aéroport John F. Kennedy, à New York, lors d'une tempête de neige le 4 janvier 2018. (REBECCA BUTALA HOW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

À Roissy, c’est 150 kilomètres de pistes qu’il faut déneiger ! D’ailleurs, j’ai pu participer au déneigement d’une piste de 3 500m avec ce qu’ils appellent un train d’engins avec Julie aux commandes.

Le transport ferroviaire

C’est sans doute le plus difficile, car presque  deux milliards de passagers sont transportés en France chaque année. Et cela demande une grande mobilisation explique Claude Solard, directeur de SNCF Réseau.

La gare de Pontoise (Oise), le 7 février 2018. (MAXPPP)

Nous avons 57 chasses-neiges, l’ensemble de nos aiguillages est équipé de chauffage pour faire fondre la neige et la glace et un certain nombre de gares - 50 en France - qui sont équipées aussi pour recevoir les voyageurs. 

Claude Solard, directeur de SNCF Réseau.

Une innovation importante est proposée par Alstom qui a pris une longueur d’avance : il propose des trains qui fabriquent leur électricité à bord avec de l’hydrogène et des piles à combustibles. Plus besoin de caténaire et c’est idéal pour équiper le réseau secondaire dans les régions !

Des progrès sont ainsi faits, mais pas encore au point d’absorber une longue période dégradée. C’est la culture du numérique qui peut améliorer les choses par l’information en temps réel sur votre smartphone d’une part, par le co voiturage pour limiter le nombre de voitures sur la route et surtout par le télé travail qui se généralise ! 

Séquence insolite : les noms des tempêtes ! 

La tempête Gabriel frappe le littoral Atlantique, le 29 janvier 2019. (MAXPPP)

Il y a encore 40 ans, toutes les tempêtes portaient des prénoms féminins d’ailleurs Katrina a été en 2005 l’une des plus violentes de tous les temps, à tel point qu’on a supprimé le nom de la liste ! Depuis, sous peine de discrimination, on alterne les prénoms masculins et féminins !

Il est même possible d’adopter un événement météo comme par exemple la tempête Marcel en 2017 dans le sud-ouest de la France. Elle doit son nom à un illustre inconnu : Marcel Ziefle. Cela vous coûtera entre  200 et 300 euros mais pour une bonne cause : aider la recherche !

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