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Taxis contre VTC : le vainqueur est le numérique

Les applications numériques s’installent de plus en plus dans notre vie quotidienne. Il en est ainsi pour les taxis qui se voient concurrencés par les VTC. Un rapport commandé par le gouvernement tente de rendre de mettre fin à cette guerre, entre ces professions, mais est ce possible ? Réponse avec Gérard FELDZER dans transportez-moi
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 70 min
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Les applications numériques ont bouleversé le monde des transports, y compris pour les taxis, et les VTC l’ont vite compris Pour Yves Weisselberger, de la société Snap Car, il y a largement de la place pour tout le monde, les reproches qui leur sont faits ne sont pas fondés : ils comportent seulement 15% d'auto entrepreneurs, des formations équivalentes aux taxis, et de la TVA payée.

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La SNCF utilise les VTC pour offrir sur son site des billets porte à porte. Ainsi, le chauffeur vous attend au bout du quai pour un prix attractif, une prestation jugée concurrente par les taxis. Mouhssine Berraba, artisan, reproche aux VTC d'avoir des avantages (pas de formations obligatoires, pas de frais d'équipements, pas d'horodateurs). Il se dit s inquiet pour la profession.

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Le vrai problème est l’endettement de ces chauffeurs de taxi qui ont acheté des licences risquant d'être dévalorisées à la revente pour leur retraite. D’où leur colère. Silla Hibrahima, président de l’Association des taxis de France, est très vindicatif. Il va jusqu'à "souhaiter l'éradication des VTC ".

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C'est par la licence de taxi  que les pouvoirs publics limitent artificiellement le nombre de véhicules ayant le droit de s’arrêter dans une station ou de faire de la maraude. Résultat, la licence se revend cher : près de 200 000 euros à Paris, et plus de 300 000 euros dans certaines villes de la Côte d'azur. Pour ceux comme Jonathan qui doivent louer une voiture à une société, avec la licence, il est obligé de travailler dur : "je travaille 11h par jour , et je n'ai jamais pu dépasser 1 400€ par mois. Autant dire qu'il aura du mal à devenir artisant" . Peut-être alors se tournera-t-il vers l'auto-entreprise et les VTC.

Il est certes nécessaire de contrôler le marché, pour empêcher les francs-tireurs. Moderniser le métier de taxi et mieux réguler l'activité des voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC): ce sont les propositions faites par le député Thomas Thévenoud. Mais une mesure n'apparait pas dans le rapport : une indexation des taxes sur le degré de pollution. D'autre part, la maraude uniquement autorisée pour les taxis, va vite devenir un non-sens pour les voitures polluantes.

Et enfin les grandes sociétés se portent plutôt bien. Le groupe G7 gère 11 000 des 18 000 taxis parisiens. Et ses ennemis sont bien sûr les VTC et le co-voiturage.

Voir Article sur bataille Rousselet (G7) contre Nicolas Colin sur la résistance aux changements.

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