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Millau : un viaduc sous surveillance

Achevé en 2004, le viaduc de Millau fête cette année ses dix ans. La portion autoroutière la plus haut perchée du monde nécessite une sécurité sans faille. Gérard Feldzer nous fait découvrir l'envers du décor de cette curiosité architecturale et technologique. 
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (©)

Il
est à l'Aveyron ce que la Tour Eiffel est à Paris... avec quelques centimètres de
plus. Depuis son ouverture, en 2004, le viaduc de Millau attire des curieux
du monde entier. Suspendu dans les airs, haubans dans les nuages, il enjambe la
vallée du Tarn.

Des
kilomètres d'embouteillages, de longues heures d'attente sur l'autoroute... Avant
la construction du viaduc de Millau, les vacanciers devaient passer par la ville
pour faire la jonction entre deux portions d'autoroute. Désormais, Millau respire, sans bouchon ni pollution.

Ouvrage
d'art mais également prouesse technologique, cette portion autoroutière
nécessite une sécurité sans faille. Une équipe de techniciens est en
permanence à l'affût de la moindre anomalie, à l'intérieur, comme à l'extérieur
du viaduc : "Il faut chercher la moindre trace d'eau car évidemment,
le fer et l'eau ne font pas bon ménage"
affirme Eric Laporte, technicien responsable du suivi d'ouvrage. Des déshumidificateurs maintiennent l'air à moins de 40% d'humidité,
en dessous du seuil de formation de la rouille. Dehors, des drones inspectent
les parois des piliers les plus hauts du monde. Quant aux câbles et haubans qui
relient les pylônes les uns aux autres, une caméra endoscope est utilisée par
l'équipe afin de les inspecter avec précision.

Une fois l'ascension terminée,
la vue depuis le sommet des pylônes est à couper le souffle : "On a
une sacrée vue, d'ici !"
s'exclame le technicien. Et un sacré vent,
aussi... Que le viaduc doit pouvoir supporter. Prouesse technologique, ce pont
peut résister à des rafales de 250 km/h. 

Le viaduc nécessite une
surveillance permanente : en plus des contrôles techniques, des
patrouilleurs arpentent les 2,5 km d'autoroute suspendue pour prévenir les
automobilistes imprudents qui stationnent pour prendre des photos.

Depuis
peu, les patrouilleurs redoublent de vigilance face à une nouvelle mode : le
base-jump, qui consiste à sauter d'une falaise ou, en l'occurrence, du viaduc,
muni d'un parachute ou d'une combinaison de vol. Adrénaline assurée. Surtout si
l'on brave l'interdiction en même temps que le danger. 

À quelques kilomètres au Sud de Millau se trouve le Pont du Gard, classé au patrimoine mondial de l'humanité. Les architectes romains imaginaient-ils que leur oeuvre tiendrait encore debout 2.000 ans plus tard ? Le Viaduc de Millau, lui, est garanti pour 120 ans  !

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