Les véhicules automatiques avec passagers qui roulent, flottent, ou volent
Une Citroën Picasso a fait le trajet Paris-Bordeaux en automatique, pour se rendre au salon ITS de Bordeaux cette semaine, avec il est vrai, un conducteur derrière le volant prêt à reprendre les commandes.
Les technologies existent déjà comme les parkings automatiques, les avertisseurs de somnolence ou les systèmes de changements de file automatiques pour doubler.
Mais de là à retourner son siège pour se détendre entre amis dans la voiture, ou à regarder un film, on n'y est pas encore ! Car la grande difficulté c’est de partager la route avec les autres conducteurs et de prévoir l’imprévisible. Il faut que les voitures dialoguent entre elles et avec leur environnement. Et enfin il faut se protéger des pirates et autres bugs informatiques.Tesla ou Google aux États-Unis affirment qu’en 2020 "nous pourrons entrer dans notre voiture, y dormir et nous réveiller à destination " !
Et sachant que les voitures ne sont utilisées que 4% du temps sur une année, on aura vite fait le calcul d’un gâchis énorme difficilement supportable à terme.
On connait le pilote automatique, mais on parle maintenant d’avions sans pilote qui emporteraient des passagers, c’est un programme d’étude qui en Europe s’appelle le "Personal plane", c’est une sorte de taxi volant de 4 à 5 places totalement automatique qui, à partir d’une rampe de lancement, pourrait se poser et atterrir à proximité des centres villes.
On maîtrise les drones, mais de là à y mettre des passagers, ce n'est pas encore gagné, sachant qu’actuellement 80 % des passagers ont déjà peur en avion avec un pilote à bord ! Claude le Tallec, chef du projet "Personal plane à L’ONERA explique que l’appréhension cessera lorsqu’on prouvera que l’avion automatique est plus sûr que l’avion piloté, sachant que la plupart des accidents relèvent de la faute humaine. Voir video
Les transports les plus automatisés aujourd’hui sont les métros, et la France est pionnière dans ce domaine
D’ailleurs, elle exporte son savoir-faire dans le monde. Kéolis par exemple, un des leaders mondiaux du transport urbain, a été le premier exploitant au monde d’une ligne entièrement automatique à Lille. Son président Jean-Pierre Farandou, souligne les gains considérables en productivité, sécurité et régularité, notamment dans les métros qu’il exploite à Shanghai.
Et la RATP n’est pas en reste. La ligne 1, Neuilly-Vincennes, créée il y a 100 ans, fut la première à rouler sur pneu, puis est passée en automatique, avec un record de fréquentation. Le Directeur général adjoint Christian Galivel, explique que la ligne automatique n° 14 offre une cadence de rames toutes les 85 secondes ! Probablement un record.
Cela permet, entre autres d’augmenter les capacités à la demande, comme par exemple ajouter des rames lors d’événements, sans nécessité de chercher des conducteurs. Cela permettra également d'alléger la ligne A du RER francilien totalement saturé.
Les véhicules autonomes, pour faire partie de notre vie quotidienne, devront faire appel à des études sur l’intelligence artificielle, et c’est précisément le travail de recherche de Laurent Chaudron, chercheur à l’ONERA. Il précise que la réalité peut rejoindre la fiction à condition qu’on éclaircisse qui est le décideur final du donneur d’ordre, avec la nécessité de maintenir l’humain dans la boucle de décision. Explications également de Bruno Berberian chercheur en neurosciences et interfaces hommes -machines à l'ONERA.
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