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Les transports font leur cinéma

Cette semaine à l’occasion du Festival de Cannes, nous allons parler des transports dans le cinéma. Un voyage entre fiction et réalité… avec d'incroyables engins roulants, volants, marins.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© Flickr/CC/canburak)

Le dernier opus de Mad Max a été  présenté au Festival de Cannes cette semaine. Il s'appelle Mad Max : Fury Road. Un film d’action réalisé "à l’ancienne" avec le moins possible d’effets spéciaux. Et donc de vrais véhicules, tous modifiés pour les besoins du film, on en compte 150 au total, dont certains avec des looks improbables et déments, à base de pick-ups, de gros trucks australiens et même des Cadillac. Un film qui reflète la passion du cinéma pour les transports qui remonte à la jeunesse du cinéma en 1895. Le premier film des frères Lumières s’appelle Arrivée d’un train en gare de la Ciotat . Les spectateurs fuient la salle, effrayés par cette machine grondante et fumante qui se précipite sur eux. Depuis, transports et cinéma sont indissociables. Mais si avions, motos, voitures et autres "Titanic" constituent parfois le lieu de l’intrigue, tous les longs métrages, dans l’envers du décor, nécessitent des moyens logistiques importants, qu’ils soient maritimes, terrestres ou aériens.

Aujourd'hui, le Larousse des trains et des chemins de fer écrit par Clive Lamming recense les 735 films long métrage dans lesquels le train joue un rôle d’acteur. Parmi eux, le fameux Orient Express , ce train mythique qui à partir de 1883 relie Paris à Istanbul et Athènes via les principales capitales européennes.

Le premier film d'avion est réellement Hell’s Angels, Les Anges de l’enfe r en 1930. Un film réalisé par Howard Hugues qui a fait  appel à de vrais avions car à l’époque il était complètement inconcevable de faire des images numériques. C’est un peu ce film qui a fixé les bases des films d’avions en faisant venir sur le tournage pour reconstituer les batailles de la première guerre mondiale, des pilotes, des mécaniciens etc. Et c’est même ce film qui a inventé le concept de prise de vue aérienne, pas franchement parmi les plus faciles à réaliser. 

Depuis ce film, il y a beaucoup d’imagerie réelle faite avec de vrais avions, comme cela a été le cas pour Pearl Harbor par exemple. Tous les films dont les scènes se situent dans le passé ont besoin de chercher des véhicules d’époque, que ce soit des bateaux, des chars romains, des tanks ou des avions des deux guerres mondiales. Et s’il n’est pas toujours possible de les faire rouler, voler, ou naviguer on en fait des répliques extrêmement fidèles. Il existe donc des passionnés qui entretiennent ces véhicules mis à la disposition des réalisateurs comme le Musée de la Ferté Alais, dans l’Essonne qui possède 70 avions en état de vol.

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Tout le monde se souvient de la fameuse Peugeot 406 blanche customisée du film Taxi de Gérard Pirès et Luc Besson. Le succès de ces films, quatre au total, montre bien la place de la voiture au cinéma. On peut considérer que les courses poursuites sur la grande toile ont commencé en 1959 avec le film Ben Hur , film aux 11 oscars. La fameuse course de chars a nécessité cinq mois de préparation et 118 jours de tournage !

Cette semaine notre séquence insolite revient à la folie d’un réalisateur allemand, Werner Herzog, qui a réussi en 1982 à faire passer un bateau de 360 tonnes au-dessus d’une montagne pour les besoins d’un tournage. Werner Herzog n’est pas du genre à négocier avec le réel quand il a une idée derrière la tête ! Pour son film Fitzcarraldo , il a fait franchir une montagne en Amazonie par un bateau de 360 tonnes. S’inspirant de l’histoire vraie d’un aventurier du XXe siècle, Werner Herzog met en scène un rêveur qui ambitionne de monter le plus grand opéra du monde au cœur de la forêt amazonienne. Mais sans le sou, Fitzcarraldo doit d’abord faire fortune pour parvenir à ses fins. Il achète donc une concession d'hévéas produisant le précieux caoutchouc. Seul pépin : pour pouvoir acheminer sa cargaison, Fitzcarraldo doit hisser son bateau à vapeur en haut d’une montagne pour basculer sur l’autre versant.

Une scène pour laquelle Werner Herzog refuse le moindre trucage. Il exige que le bateau franchisse la montagne à la seule force des figurants. Un gigantesque chantier se met en place. Plus d’un millier d’indiens sont réquisitionnés pour tracter les 360 tonnes du navire sur une pente à 40° !  Trois mois seront nécessaires pour que le "Narinho II" , le bateau de Fitzcarraldo, soit enfin hissé en haut de la montagne. Un tournage rocambolesque, la réalité se transformant en pure fiction !

  (© ajbs)

 Rédaction en collaboration avec Charlotte Peyronnet. 

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