Le Solar Impulse de Bertrand Piccard fait des émules : les éco-aventuriers
Bertrand Piccard a effectué la 2ème étape de son parcours, il en a profité pour battre un nouveau record du monde : 1500 kms en 13h20 en avion solaire. Il s’est posé à Ahmedabad en Inde dans la nuit de mardi, avec un accueil triomphal.
"Un accueil incroyable, une foule immense est venue nous voir en nous remerciant d’avoir choisi cette destination. Le message que porte Solar Impulse sur les éco-innovations qui créent des emplois, rendent la vie meilleure, et peut être mieux comprise, ici en Inde qu’en Europe ."
A chaque étape comme celle qui vient d’être effectuée, c’est un moyen de prendre ses marques, de s’habituer à vivre dans un espace réduit et chaque détail a son importance."Je pratique l’auto hypnose pour me réserver des micro sommeils, mais ce faisant, ma respiration ralentit et déclenche l’alarme Oxygène, ce qui perturbe ma relaxation, un petit détail qui a son importance lorsqu’il faudra tenir 5 jours et 5 nuits au-dessus du Pacifique !"
Dont ceux de Raphael Domjan, un compatriote de Bertrand Piccard, et de Raphael Dinelli le célèbre navigateur français.
C'est-à-dire environ 22 kilomètres, soit 2 fois plus haut que les avions de ligne. De là, on peut voir les étoiles en plein jour et observer la rotondité de la terre. Sa tentative est prévue dans deux ans. Si tout va bien, il pense offrir des vols stratosphériques au grand public, moins haut certes que le Virgin Galactique, qui lui vise 100 kms (l’altitude minimum requise pour avoir son certificat d’astronaute) mais à moindre coût, en silence et sans émissions.
"Plus on monte, plus on a de l’énergie, car les cellules gagnent 30% d’efficacité énergétique, l’air étant plus pur, et le froid augmente également leur rendement ."
Quant à Raphael Dinelli, le célèbre navigateur qui a participé au Vendée Globe, et qui a fait 4 fois le tour du monde en solitaire, il a eu le temps d’observer le triste état de la terre et des océans. D’ailleurs son dernier bateau s’appelait "Océan Vital". C’est aujourd’hui le nom de sa Fondation qui place des panneaux solaires souples sur tous les moyens de transports : des trains, des bus, des bateaux et même des avions, puisque son dernier projet se nomme Eraole.
L'Eraole est un avion hybride qui va refaire le trajet de Lindbergh, 88 ans plus tard, mais en électrique !
Dinelli pense être prêt pour le mois d’août, et une fois le record établi, cet avion a vocation à être commercialisé.
En combinant les panneaux solaires, et un générateur qui marche au biocarburant (fabriqué à base de micro-algues, qui elles- mêmes au contact des ultra-violets captent du C02), il consomme moins de 1 litre aux 100 kms à 100 kilomètres heure, avec un bilan d’émissions de CO2 neutre, et sans particules …Qui dit mieux !!
"Je suis à la fois en compétition et en collaboration avec mes amis Bertrand Piccard et Raphael Domjan, chacun dans son domaine et ses moyens. Mais je connais la solidarité des gens de mer, elle s’applique également à l’aviation, et je pense que ces nouvelles technologies propres peuvent apporter plus de bien-être, être respectueuses de l’environnement et créer des emplois ."
Quant à l’avion de transport électrique, les constructeurs y pensent fortement, au point même, comme Airbus, d’investir dans l’aviation légère et s’en servir de banc d’essai. C’est ainsi qu’est né l’e-fan, qui devrait être commercialisé dès 2017. Quant à l’avion régional d’environ 80 places, il pourrait bien être hybride en énergie, et propulsé en électrique dans les années 2030, et c’est demain ! Comme nous l’explique Jean Botti, Directeur général délégué technologie et innovation chez Airbus.
Trop rares sont les industriels qui s’engagent aux côtés de ces éco-innovateurs qui sont obligés de se financer avec des marques de montres ou de boissons, c’est dommage, car en travaillant avec eux et les universités qui y sont associés, ce serait un bel investissement pour leur propre avenir.
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