La guerre des taxis
Jusque dans les années 2000, c’était une profession bien encadrée, avec des règles et un nombre de licences délivrées par les pouvoirs publics, en fonction des besoins. Du coup la demande étant supérieure à l’offre, elles ont pris de la valeur, et on a laissé s’installer un marché des licences que les chauffeurs revendaient souvent au départ à la retraite, avec même quelquefois une plus-value.
Pour cette dernière, il faut compter entre 150.000 et 250.000 euros, mais ce prix est en baisse compte tenu de la concurrence et de l’attribution de licences gratuites.
L’an dernier pourtant une loi dite Thévenoud censée protéger l'activité des taxis tout en ouvrant la porte aux VTC, a été adoptée et semblait convenir aux différents acteurs.
"Appliquons cette loi, mais appliquons la dans sa totalité, " dit Thomas Thévenoud, ancien ministre, député de Saône-et-Loire. "Modernisons les taxis – les forfaits, les voies dédiées, la carte bleue – et règlementons les VTC, c’est-à-dire faisons en sorte que ces nouveaux arrivants, qui sont des concurrents légitimes, respectent les règles sociales, fiscales, et environnementales...et que l’équilibre se trouve entre les deux. Il y a de la place pour les deux ."
Cependant, il faut pouvoir traquer les taxis clandestins de façon plus efficace, mais il faut des gens sur le terrain.
Jusqu’à présent les Boers (la police des taxis) sont largement insuffisants en nombre.
Et puis il y a de nouveaux concurrents comme l’utilisation des voitures particulières pour faire le taxi, comme feu UberPop (interdit l'an dernier) et aujourd’hui Heetch, qui propose un service de ramassage des jeunes qui sortent des boites de nuit. D’ailleurs son jeune co-fondateur Teddy Pellerin n’y voit aucune concurrence. "Obliger les jeunes à réserver un chauffeur professionnel, c’est comme obliger les jeunes à aller à l’hôtel quand ils partent en vacances," dit-il "ça n’a aucun sens et ils ne le font pas."
"C'est un travail dissimulé, assimilable au taxi clandestin, sans licence, sans tarif, comme dans certains pays ou on doit négocier son prix..." répondent les autorités.
Ses acteurs savent mobiliser, ont des moyens juridiques puissants, et sont d’une créativité et d’une réactivité redoutables. Mais ils sont aussi très contestés – comme actuellement à Londres, Montréal, et Washington où il va y avoir une grève des chauffeurs VTC le mois prochain.
En attendant, la grande mobilisation en France de ce mardi 26 janvier inquiète : "Il y a eu d’autres journées de mobilisation et elles ne se sont pas très bien passées" dit M. Thévenoud. "Donc à titre préventif, j’appelle tout le monde à la responsabilité et au calme. Et ensuite, appliquons cette loi dans sa totalité."
La séquence insolite : un petit échantillon des taxis dans le monde...
Le taxi fait partie du patrimoine : New York est identifié par ses taxis jaunes, Londres par ses black cabs, Bangkok par ses tuk-tuks… d’ailleurs, entre nous une identification des taxis parisiens serait bienvenue pour le tourisme entre autres.
Je conseille aussi les taxis collectifs magnifiquement décorés avec musique plein pot pour découvrir les Andes. Ou pour les amoureux, les bateaux taxis à Venise.
Encore plus fou, le mois prochain vous pourrez embarquer dans des taxis automatiques sans chauffeur à Tokyo ! Une expérimentation qui risque encore de faire du bruit. En attendant, pour les amateurs d’émotions il y a la moto taxi au Vietnam. Et là c’est chacun pour soi ! ...avec des milliers de motos qui se croisent dans tous les sens !
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